La FMOQ dit non au projet de loi 20 et oui à un meilleur accès aux soins
De passage en Mauricie pour échanger avec les médecins de famille de région à propos du projet de loi 20, le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), le Dr Louis Godin, souhaite exposer à cette occasion des principes à la base de solutions porteuses qui permettront d'améliorer l'accès aux médecins de famille, sans compromettre la qualité des soins offerts et sans effets secondaires indésirables du projet de loi 20.
« Le projet de loi 20 du ministre Gaétan Barrette propose de carrément déhumaniser la pratique de la médecine familiale en la transformant en un simple travail à la chaîne. De plus, il propose de pénaliser les médecins de famille qui prennent en charge les patients plus malades, ainsi que ceux qui prennent davantage de temps avec chacun de leurs patients. Tout cela en voulant imposer à chaque médecin de famille des quotas individuels irréalistes de patients à prendre en charge tout en prolongeant l'obligation de travailler en milieu hospitalier pour les médecins de famille québécois, un fait unique au Canada. Cela n'a tout simplement aucun sens! Le ministre Barrette sait-il que ce sont des êtres humains que nous soignons, pas des numéros? », déclare le président.
Selon le document remis par la FMOQ lors de la conférence de presse du mardi 3 mars, la Fédération a partagé selon eux certaines conséquences négatives si le projet de loi 20 est adopté par l'Assemblée nationale: « la qualité et la continuité des soins compromises, car les médecins de famille, travaillant déjà beaucoup, risquent de suffire encore moins à la tâche; la consultation médicale plus courte et baisse potentielle de la qualité de l'acte médical au profit de la quantité; la difficulté majeure pour les médecins de famille à bien prendre en charge les patients plus vulnérables demandant davantage de temps, en raison des quotas imposés; la désertion de la médecine familiale comme choix de carrière par les étudiants en médecine et le départ à la retraite prématuré de certains médecins de famille en fin de carrière en raison des contraintes inacceptables et inexistantes ailleurs découlant du projet de loi 20. »
« Le gouvernement du Québec, par l'approche du ministre de la Santé, est en train de compromettre l'accès à des soins médicaux de qualité au Québec. Les médecins de famille au Québec travaillent fort [...]. Ils sont prêts à en faire encore davantage pour améliorer l'accès. [...]Renverser la tendance du gouvernement à l'hospitalcentrisme en favorisant davantage la pratique médicale en cabinet, accroître la présence d'infirmières et d'autres professionnels de la santé dans les cliniques médicales, créer des supercliniques et instaurer une plus grande flexibilité dans l'horaire quotidien des médecins de famille sont des exemples concrets d'éléments devant faire partie de toute solution global visant l'amélioration de l'accès aux soins dans la collectivité. C'est ce dont on entend entre autres discuter avec les différents médecins de la région », affirme le Dr Godin.
La commission parlementaire sur le projet de loi 20 débutera le jeudi 19 mars.
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