Syndicat des cols blancs de la Ville de Trois-Rivières (SCFP 3423)
Services municipaux en péril à la Ville de Trois-Rivières

Par Texte commandité
En négociation depuis le 1er janvier 2023, le Syndicat des cols blancs de la Ville de Trois-Rivières (SCFP 3423) constate qu’un fossé sépare toujours l’employeur de ses travailleuses et travailleurs. Depuis plus de 20 mois, les 517 cols blancs de la Ville de Trois-Rivières sont sans contrat de travail, et cela a des répercussions sur les activités et services offerts aux Trifluviens.
De ce nombre, environ 165 employés occupent divers titres d’emplois, répartis dans trois groupes: soutien, technique et professionnel. Qui plus est, 70% de ces postes sont détenus par des femmes. Parmi leurs principales fonctions, on dénote : secrétaires, commis à l’administration, commis de bibliothèque, répartiteurs d’urgence, techniciens (finances, juridiques, gestion documentaire, loisirs, urbanisme, gestion de contrats, achats, gestion de projets, génie civil, électriques, industriels, architecture), analystes d’affaires, géographes, spécialistes (eau potable, environnement, évaluation), conseillers (santé-sécurité au travail, communications, analyse stratégique), urbanistes, ingénieurs, avocats, etc.
Selon la présidente du SCFP 3423, Patricia Larouche, il y a environ cinq démissions d’employés cols blancs chaque semaine, et la Ville peine à les remplacer . Nombre de postes demeurent vacants faute de candidatures. La raison principale de ce phénomène est que les salaires des employés sont non-concurrentiels, comparativement à ceux offerts par les municipalités voisines de Shawinigan, Nicolet, Bécancour, de même que les rémunérations versées chez Hydro-Québec et dans les entreprises de la filière batterie en émergence dans la région.
Mentionnons que depuis le 1er janvier 2022, les cols blancs de Trois-Rivières n’ont eu aucune augmentation salariale, ce qui représente plus de deux ans sans incitatif à demeurer en poste. Le renouvellement de leur convention collective piétine. En effet, les parties ont tenu 28 rencontres de négociation, soit deux de médiation, six sur le régime de retraite et 17 en lien avec le plan d’évaluation déposé en décembre 2022. Toutes ces rencontres n’ont malheureusement pas permis de conclure une entente.
« Un rapport de rémunération globale a même été fait par un actuaire, soit une comparaison de la rémunération des salariés de la Ville avec des comparables, et ce, en partenariat avec l’employeur. Nous travaillons avec les mêmes chiffres, mais l’employeur n’utilise pas ces données à leur juste valeur! », d’exprimer Patricia Larouche, présidente du SCFP 3423.
La précédente convention collective de sept ans avait été marquée par l’austérité de l’époque : des augmentations salariales plutôt faibles qui ont été fortement dépassées par l’inflation des années de pandémie.
La Ville de Trois-Rivières soutient qu’elle se porte bien financièrement, et qu’elle serait parvenue à réaliser des surplus de plus de 60 millions de dollars au cours des cinq dernières années. Soulignons aussi que les membres du conseil municipal se sont voté des augmentations salariales de 26 % en août 2023.
« Nous ne sommes pas contre l’augmentation salariale des conseillers, mais nous considérons que ce qui est bon pour eux est aussi bon pour l’ensemble des salariés de la Ville. Le coût de la vie a augmenté pour tout le monde », d’expliquer Mme Larouche.
Ainsi, le syndicat ne voit aucun obstacle à ce que la Ville investisse dans sa main-d’oeuvre pour offrir les services que mérite la population de Trois-Rivières.
Impossible pour le Syndicat d’avancer
Le mardi 4 novembre, les cols blancs de la Ville de Trois-Rivières ont manifesté devant l’hôtel de ville avant le début de la séance du conseil municipal.
Cela dit, Mme Larouche indique - que pour l’instant, il est impossible pour les syndiqués d’avancer ou de prévoir des actions ou des mesures, étant sans nouvelles de la Ville. « On nous a simplement dit que nous en saurons plus lorsque l’offre globale sera présentée le 18 novembre ».
Il est donc encore trop tôt pour savoir si les employés mettront le cap sur la grève ou s’ils prévoient des moyens de pression dans l’espoir de faire avancer les négociations.
Une grande campagne publicitaire doit être lancée, dans la semaine du 11 novembre, sur Internet, à la radio, sur les autobus du réseau de transport de la Ville de Trois-Rivières et sur différents panneaux publicitaires dans le but d’informer la population sur ce conflit qui s’étire.
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