Par Jean-Luc Doumont, journaliste

Alma - Devant 400 militants gonflés à bloc, le député Alexandre Cloutier a lancé sa campagne à la chefferie pour le Parti québécois. Durant six mois, il se promènera à travers le Québec avec son slogan « Maintenant. Autrement ».

Dès les premières minutes du discours, il a souligné « qu’il fallait prendre conscience que depuis 15 ans, depuis les six dernières élections, le Parti québécois perd constamment des appuis ». Selon le député Cloutier, la dernière élection a marqué la fin d’un cycle au sein de son parti.

Pour y arriver, son but est que son parti doit reconnecter avec la population : « La première chose à faire pour se reconnecter avec les gens, c’est de reconstruire le lien de confiance. Les gens savaient que c’est l’intérêt collectif des Québécois qui allaient guider notre action », a-t-il lancé devant la foule réunie dimanche matin à Alma

Charte

Le thème de la Charte a été aborder et loin de se voiler la face, Alexandre Cloutier en a tiré des conclusions : « Faire les choses autrement, ça passe aussi par l’ouverture. L’écoute. L’inclusion. On s’est malheureusement écarté de cette voie dans le fameux débat de la Charte. Faut le dire, on a poussé le bouchon trop loin. Le pays se fera avec tous les Québécois, peu importe la couleur de leur peau et leurs croyances religieuses. Tout le monde doit se sentir partie prenante de ce projet ».

L’éducation sera au cœur de ses discours à travers le Québec. Le député Cloutier souhaite « bâtir une nation la mieux formée, la plus instruite, la plus technologique, l’une des plus prospères et égalitaires au monde ».

Un pays

Dans sa nouvelle approche vers le pays, Cloutier propose de revoir l’article 1 de son parti : « À partir de maintenant, la moitié des dons qu’on recueille au Parti québécois devrait servir à la préparation de la souveraineté. C’est 500 000 $ par année minimum, pour embaucher des experts qui feront des études et consulteront les Québécois. Qu’on inclut des représentants d’Option nationale, de Québec Solidaire et du Bloc québécois dans notre démarche ».

À la fin de son discours, Cloutier propose d’ouvrir un registre national et de fixer à 1 million de signatures : « Un million de personnes qui endosseront ce projet et demanderont à ce qu’on le soumette à la consultation populaire. C’est un million de personnes qui se feront ambassadeurs sur le terrain », a-t-il conclu.

Point de presse

Pour se faire connaître à travers le Québec, Alexandre Cloutier partira en tournée et son agenda semble déjà bien garni de rendez-vous. Même si le député recueille 5 % des voix selon certains sondages, il s’inspira d’autres candidats qui ne partaient pas gagnants dès le début : « J’espère que je serai ce Régis Labeaume bleuet et d’autres personnes qui pendant les courses à la chefferie ont commencé relativement bas dans les sondages », a lancé Alexandre Cloutier lors du point de presse.

L’hypothèse que Pierre Karl Péladeau se lance en campagne a été évoquée. Le député Cloutier ne modifiera pas sa campagne en conséquence de ce candidat : « Je ne vais pas moduler ma campagne. Je vais faire une campagne positive. Je n’ai fait aucune référence à personne dans mon discours. J’ai annoncé mes idées pour les Québécois et ensuite on jugera. Je n’attaquerai personne ».

Alexandre Cloutier a fini son point de presse en soulignant qu’en une semaine, il avait récolté 10 000 $ sur les 100 000$ qu’il a besoin pour effectuer cette course à la chefferie.

Réactions

Le Point a interrogé plusieurs personnes issues du monde politique sur ce lancement de campagne. D’ailleurs, ils étaient présents en ce dimanche matin pour apporter leur appui à Alexandre Cloutier.

Jean-Paul Boucher (marie de Saint-Gédéon) : « C’est un résident de Saint-Gédéon et qui élève sa famille dans ma municipalité. Je pense que c’est une question de fierté pour la région et pour Saint-Gédéon de voir l’un de ses citoyens qui se présente à la chefferie du Parti Québécois. Il faut avoir du courage aujourd’hui pour réaliser ce qu’il souhaite. C’est tout à son honneur ».

Marc Asselin (maire de Ville d’Alma) : « Ma présence va au-delà de l’aide qu’il a pu avoir fait pour Ville d’Alma. Ce débat au sein de la chefferie, c’est une fierté pour la région d’avoir quelqu’un capable de réaliser le travail. Il a de bonnes expériences, une bonne formation et une bonne vision au niveau de la mondialisation. Le débat dans lequel il se lance, passera à l’histoire étant donné la morosité que ce parti vient de vivre ».

Louise Harel : « Alexandre a le talent et le courage pour ouvrir un nouveau chapitre dans l’histoire du parti. Il a des convictions dont la solidarité sociale ; la justice et l’égalité des chances. Le connaître c’est l’adopté. Il présente, et c’est le seul à date, toutes les garanties d’être un social-démocrate. Avec sa jeunesse, il possède tout ce qu’il faut pour donner espoir aux Québécois ».

Lise Duchesne (mère d’Alexandre Cloutier) : « J’ai été très émue de le voir sur scène. Oui, c’est le départ, mais pour le cœur d’une mère, c’est la responsabilité dans laquelle il s’engage. L’émotion qu’il devait ressentir, je l’ai ressentie aussi. Je suis fière et heureuse de le voir s’accomplir dans ce qu’il aime. Je ne suis pas sa conseillère, mais son appui moral. Mon fils est gagnant dans tout. Il s’améliore. Il grandit encore actuellement. Il ne part pas avec du mauvais stress. Ce n’est pas un gars qui regarde la parade, il mène la parade ».