Donald Martel couronné dans Nicolet-Bécancour

Par Matthieu Max-Gessler
Les électeurs dans Nicolet-Bécancour ont fait mentir ceux qui attribuaient l’élection du caquiste Donald Martel, en 2012, à la division du vote péquiste par l’ex-chef d’Option nationale, Jean-Martin Aussant.
Le député sortant de la Coalition avenir Québec (CAQ) a remporté 39 % des suffrages dans Nicolet-Bécancour, avec une avance de plus de 3000 voix sur son adversaire libéral, Denis Vallée, qui termine la course avec 28 % des voix.
Il y a 18 mois, le caquiste avait dépassé son rival, M. Aussant, par moins de 1000 voix, avec 32 % des suffrages. Pour M. Martel, le résultat de ce nouveau scrutin est le signe que la population de Nicolet-Bécancour l’a adopté.
«J’ai toujours prétendu qu’il y avait une belle relation établie entre moi et les gens et c’est la réponse que j’ai ce soir. Les gens me confirment qu’ils sont satisfaits de la façon dont je les sers», a estimé le candidat, quelques minutes après la confirmation de son élection.
Même si son parti ne peut plus peser dans la balance du pouvoir face à un gouvernement libéral majoritaire, le député réélu croit que la CAQ a tout à gagner dans les quatre années à venir.
«J’ai déjà été au Parti québécois (PQ), François Legault aussi, et à un moment donné, on trouvait que d’amener le débat du référendum, c’était stérile. Je prédis que beaucoup de gens au PQ vont faire cette réflexion-là et je ne serais pas étonné que des députés se trouvent des affinités avec la CAQ», a ajouté M. Martel, en estimant que selon lui, le débat référendaire est écarté pour au moins 10 ans.
«Ce n’est pas un comté de tradition libérale»
Bien qu’il soit déçu d’avoir terminé deuxième, le candidat du Parti libéral du Québec (PLQ), Denis Vallée, reconnaît que rien ne lui assurait la victoire en partant.
«Ce n’est pas un comté de base libérale. On y a cru et on sentait un ressac anti-PQ, mais le vote s’est divisé», a-t-il jugé.
Le candidat s’explique tout de même mal ce qui l’a privé de la victoire, estimant qu’il n’avait pas fait de faux pas.
«Je n’ai rien à me reprocher. J’ai fait une campagne terre-à-terre et on a suivi notre plan de match. On a rencontré les gens, on a fait du porte-à-porte dans toutes les paroisses. Je vais très bien dormir ce soir», a-t-il insisté.
Dubois veut plus de solidarité entre souverainistes
À l’inverse de Donald Martel, l’effondrement du vote en faveur d’Option nationale (2 % contre 26 % en 2012) dans Nicolet-Bécancour aurait pu profiter au candidat du PQ, Jean-René Dubois. Ça n’a pas été le cas, puisqu’il arrive troisième, 6 % derrière Denis Vallée.
«On est parti de la quatrième position à la troisième, avec une amélioration de 6 %, et ça, c’est un grand mérite», a-t-il souligné lundi soir.
Le candidat croit tout de même que son parti va devoir tirer des leçons de sa défaite et possiblement se repositionner plus à gauche sur l’échiquier politique.
«Je pense qu’il va y avoir une grande réflexion, pas juste dans le comté, mais dans tout le Québec, à voir à être plus solidaires entre partis souverainistes. J’ai l’impression que la gauche est divisée et que la droite s’est unie. Il y a une réflexion à faire sûrement au sein du PQ, mais également avec les autres partis», a lancé M. Dubois.
Le candidat de Québec solidaire, Marc Dion, a obtenu près de 8 % des voix, Marjolaine Lachapelle, qui représentait Option nationale, 2 %, et Guillaume Laquerre, du Parti conservateur du Québec, 1 %.
74 % des 39 638 électeurs inscrits se sont rendus aux urnes, soit 3 % de plus que la moyenne québécoise.
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