Hausse de 2,6% des taxes

Par Matthieu Max-Gessler
Les Trifluviens verront leur compte de taxes augmenter de 2,6% en 2014. Cette hausse, qui représente 52,85 $ pour une maison de 165 000 $, est justifiée par un important manque à gagner à cause de la pyrrhotite et de la taxe de vente du Québec (TVQ).
Dans son budget 2014, la Ville estime à 2,1 M$ ses pertes de revenus causées par la pyrrhotite. Cette problématique à elle seule représente plus de la moitié de la hausse moyenne de 52,85 $ imposée aux Trifluviens cette année.
«Lorsqu’on découvre de la pyrrhotite dans une maison, sa valeur tombe à zéro, explique le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque. Pour la Ville, ce sont donc évidemment des revenus de moins.»
Le premier magistrat blâme également Québec pour cette augmentation du fardeau fiscal. À cause des nouvelles modalités de remboursement de la TVQ, la Ville perd 3 millions de dollars par année. Ce montant est toutefois amoindri grâce à un coussin financier prévu à cet effet.
Finalement, le schéma de couverture de risques exigé par Québec pèse aussi lourd dans la balance. La Ville devra augmenter le nombre de pompiers et construire au moins une nouvelle caserne. Celle-ci sera construite à l’aéroport et coûtera 2 M$ sur trois ans.
Les pertes de revenus à cause du remboursement de la TVQ et les coûts du schéma de couverture de risque représentent près d’un quart de la hausse chacun.
Attaque en règle contre Québec
Le maire a profité de la présentation du budget aux conseillers pour fustiger Québec. Yves Lévesque accuse le gouvernement d’avoir privé les municipalités de revenus ou de s’en être carrément emparé.
«On est des moteurs économiques et on n’a pas le retour de nos investissements. Il devrait y avoir un meilleur partage, par exemple, de la taxe de vente», a-t-il illustré.
M. Lévesque a également déploré que les gouvernements ne paient pas tout ce qu’ils devraient aux municipalités.
«Le gouvernement ne paie pas 100% de ses en-lieu de taxes [NDLR: l’équivalent des taxes municipales], contrairement aux contribuables. On a même vu le port de Trois-Rivières revendiquer de se faire justice soi-même en décidant de donner 70 000 $ au lieu de 180 000 $ en taxes», a-t-il illustré.
Le premier magistrat a finalement rappelé qu’avec l’aide financière d’Ottawa dans le dossier de la pyrrhotite, la Ville n’aurait pas besoin de solliciter davantage les contribuables.
D’autres hausses de tarifs
Les Trifluviens devront également débourser davantage pour plusieurs services, notamment l’eau potable. Les propriétaires d’une maison valant 165 000 $ devront payer 210 $ pour ce service, une augmentation de 10 $. Ils débourseront également 148 $ pour les égouts, une hausse de 6 $, et 86 $ pour une fosse septique, une hausse de 1 $.
À la différence d’autres budgets, la différence du taux de taxation entre les secteurs de la ville sera minime. Les résidents du Cap-de-la-Madeleine paieront légèrement plus que les autres secteurs (1,2708 $ par tranche de 100 $ d’évaluation), suivis de ceux de Pointe-du-Lac (1,2698 $ par 100$) et de Trois-Rivières (1,2675 $ par 100 $).
Selon le maire, l’écart le plus grand pourrait atteindre 0,4% selon les secteurs. Il attribue cette différence à la dette des anciennes villes avant la fusion.
Les citoyens qui désirent payer leurs taxes en deux versements auront jusqu’aux 6 février et au 12 juillet pour le faire.
Le poids de la dette s’alourdit
Si elle représente toujours 2,5 % du total de la valeur foncière des propriétés de Trois-Rivières, la dette prend davantage de place, passant de 11,9 % à 14,6 % du budget 2014.La dette payable par les contribuables atteint présentement 248,8 millions de dollars et elle continuera d’augmenter au moins jusqu’en 2016. Le maire Yves Lévesque promet ensuite de la diminuer de 5 M$ par année. Il présentera prochainement au conseil municipal une politique de gestion de la dette pour y parvenir.
«On veut se garder des réserves. Par exemple, pour le déneigement, on va garder 10 % du budget courant comme coussin de sécurité. On va aussi garder 1% du budget en réserve, soit 2,4 M$, et utiliser au minimum 25 % de l’excédent pour rembourser la dette», a-t-il donné en exemple.
Les élus devront également faire preuve de plus de rigueur dans l’application du plan triennal d’immobilisation. Celui-ci décrète les investissements pour divers projets à venir sur trois ans. Il s’élève à 125,5 M$ répartis sur les trois prochaines années.
Un budget adopté sans heurts
Contrairement à d’autres années, le budget 2014 est passé au conseil municipal comme une lettre à la poste. Signe que l’harmonie est de retour au conseil municipal, aucun des 16 conseillers municipaux ne s’est opposé à son adoption. Même André Noël, ancien détracteur du maire Yves Lévesque au sein du défunt Groupe des sept, s’est dit satisfait de ce qui a été présenté lundi après-midi.
«Dans le contexte actuel, je pense que c’est un budget qui est correct. C’est sûr que ce sont surtout les fonctionnaires qui l’ont préparé puisqu’on n’était pas disponible pour y travailler à cause des élections. Mais on a convenu que dans la prochaine année, les élus vont se l’approprier davantage», a-t-il mentionné.
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