Dix-huit femmes dans la course à Trois-Rivières

Par Claudia Berthiaume
De mémoire d’homme, il n’y a jamais eu de femme qui se soit présentée à la mairie de Trois-Rivières, dans la nouvelle comme dans l’ancienne ville. À l’élection du 3 novembre prochain, il y en aura trois, en plus des quinze qui briguent un poste de conseillère municipale. Cela représente près du quart des candidats.
Si certaines villes de la région ont été dirigées par des dames pendant plusieurs années, aucune femme n’a même jamais tenté d’être à la tête de la cité de Laviolette. Il n’y a qu’à penser à Lise Landry, qui a été mairesse de Shawinigan pendant 15 ans, ou encore Francine Ruest-Jutras, qui tire sa révérence après 26 années comme mairesse de Drummondville, et finalement à Barbara Paillé, qui vient d’être réélue sans opposition à Sainte-Angèle-de-Prémont.
En 2013, à Trois-Rivières, Catherine Dufresne, Sylvie Tardif et Marcelle Girard se font la lutte pour le plus haut poste de l’administration municipale. Toutes trois s’entendent pour dire que la présence de femmes au conseil municipal est importante. «Les femmes ont une autre façon de voir les choses. On a été habituées très tôt à dire les vraies choses, à s’organiser et à faire deux choses à la fois», a indiqué Mme Girard.
Pour Sylvie Tardif, qui a beaucoup travaillé pour la cause des femmes dans sa vie, cette élection est un moment historique pour la démocratie trifluvienne. Selon elle, l’élection de Pauline Marois il y a un an n’y est pas étrangère. «Elle a fait exploser le plafond de verre. Ça prouve que c’est possible pour toutes les femmes qui veulent faire de la politique», a-t-elle fait valoir.
Pour la plus jeune des trois candidates, la conciliation travail-famille est un enjeu quotidien. «J’ai un fils qui aura cinq ans bientôt alors ça demande beaucoup d’organisation. Comme je suis une femme organisée, ça se passe bien. La meilleure façon, c’est de l’intégrer. Quand on a posé nos affiches électorales, c’est lui qui a installé la première», a raconté Catherine Dufresne.
Selon cette dernière, la présence de candidates à la mairie pourrait même brouiller les cartes. «Sur le terrain, je sens beaucoup de solidarité envers les femmes qui se présentent. On pourrait avoir des surprises. Au niveau des statistiques, les femmes ont encore des grands pas à faire, mais en politique, on a notre place», a poursuivi Mme Dufresne.
Des efforts qui portent fruit
La Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie (TCMFM) se réjouit de voir une telle participation féminine à la politique. Selon les statistiques compilées par la Table, au total, 143 femmes visent un poste sur un des 42 conseils de la région, soit 27% des candidats. À la mairie, ce pourcentage passe à 17%.
«Le projet Mauriciennes d’influence existe depuis 15 ans. On travaille beaucoup pour amener les femmes dans les lieux de pouvoir. Cette année, il y a le même nombre de candidats qu’aux dernières élections. En 2009, la Mauricie s’était démarquée par rapport à la province alors on est contents d’avoir maintenu ça», a souligné Josiane Gagnon, agente de projet à la TCMFM.
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