Lévesque choisit un seul débat

Par Claudia Berthiaume
Il l’avait dit lors de l’inauguration de sa campagne, il l’a réitéré jeudi, Yves Lévesque ne participera qu’à un seul débat. Le maire sortant a refusé l’offre de la Chambre de commerce et d’industries de Trois-Rivières (CCITR) pour privilégier la tribune de Radio-Canada le 24 octobre prochain.
C’est ce qu’il a annoncé, par le biais d’un communiqué envoyé aux médias. «L’organisation de ce débat (celui de Radio-Canada) permettra des échanges diversifiés entre les candidats dans un climat leur permettant de bien faire connaître leur vision de la gestion de la Ville pour les années du prochain mandat», peut-on y lire.
Une autre candidate à la mairie de Trois-Rivières, Sylvie Tardif, avait déclaré qu’un débat sans la présence du maire sortant perdait de sa pertinence, puisque celui-ci avait un bilan à défendre. Or, à la lumière de la réponse négative d’Yves Lévesque, Mme Tardif a néanmoins choisi de participer à la joute oratoire de la CCITR.
«Cette décision a été prise après mûre réflexion par respect pour les gens d’affaires et les médias impliqués dans l’organisation et la diffusion de l’événement. Devant l’insistance de plus en plus pressante de mes partisans, je me rallie à la majorité et accepte de discuter avec les quatre autres candidats à la mairie sans pouvoir poser de questions à Yves Lévesque sur son bilan et sur son plan concret pour s’attaquer à la dette de Trois-Rivières», a-t-elle écrit dans un communiqué.
Des réactions
Si Marcelle Girard n’apprécie pas particulièrement ce genre de tribune, elle se prêtera tout de même à l’exercice. «J’ai décidé d’aller en politique pour offrir mes services, pas pour battre quelqu’un. Je ne suis pas flamboyante dans les débats. Je n’ai pas le goût d’attaquer le monde», a-t-elle mentionné.
Du côté du clan Dufresne, le débat de la Chambre de commerce était un incontournable. «Rencontrer les gens d’affaires, c’est important pour moi. Il faut les écouter et surtout que je leur présente ma vision du développement économique parce qu’on va travailler ensemble», a déclaré la candidate.
Elle a ajouté ne pas être surprise de la décision du maire sortant. «Il est fidèle à lui-même. C’est quelqu’un qui travaille seul», a poursuivi Mme Dufresne.
Même son de cloche chez Pierre-Benoit Fortin. «Il fait ce qu’il fait d’habitude. Il n’est pas à l’écoute des citoyens et il ne veut pas entendre ce qu’ils ont à dire», a-t-il souligné.
Richard St-Germain tenait sensiblement le même discours. «C’est triste, mais on le savait. Dès le moment où il a accepté le débat de Radio-Canada, on savait que ça mettait en péril celui de la CCITR. On connaît la position de l’individu face à la démocratie en général», a-t-il commenté.
La Chambre évite le sujet
La Chambre de commerce a réagi au lendemain de l’annonce d’Yves Lévesque, par voie de communiqué. Évitant de parler du refus du maire sortant, le président du c.a., Gaétan Boivin, a plutôt préféré la formule suivante: «Nous remercions Catherine Dufresne, Pierre-Benoit Fortin, Richard St-Germain, Marcelle Girard et Sylvie Tardif de leur engagement. Grâce à leur participation, nous aurons cinq visions à comparer du développement économique, des finances publiques, de l’éthique et de la Gouvernance, des grands projets et de l’amélioration du milieu de vie.»
Quant au président de la Jeune Chambre de commerce de la Mauricie, Justin Trudel, il a même su trouver un avantage à l’absence du premier magistrat. «Bien sûr, puisque nous aurons cinq candidats plutôt que six, ils bénéficieront de plus de temps de parole,
permettant ainsi de mieux exposer leur vision et de préciser leurs pensées sur chacun des cinq thèmes», a-t-il fait valoir.
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