Revers du sort pour le Groupe des 7, dit Lévesque

Par Guillaume Jacob
Selon le maire Yves Lévesque, le Groupe des 7 se retrouve dans la posture de l’arroseur arrosé depuis que la vérificatrice générale a mis en lumière des erreurs administratives qui plombent les finances de la Corporation de développement de l’île Saint-Quentin (CDISQ), où siègent quatre conseillers du Groupe des 7: ceux-là mêmes qui avaient vertement dénoncé les allégations d’irrégularités au sein de la Corporation des Fêtes du 375e.
« Quand on lance une pierre, il faut parfois s’attendre à ce qu’elle nous retombe dessus », a-t-il imagé. Il faisait ainsi allusion aux hauts cris qu’avaient poussés les conseillers du Groupe des 7 à la suite des allégations d’irrégularités au sein de la Corporation des Fêtes du 375e, en 2009.
Aujourd’hui, c’est la Corporation de développement de l’île Saint-Quentin, où siègent quatre conseillers du Groupe des 7, qui se retrouve sous les projecteurs. La vérificatrice générale de Trois-Rivières a déposé, fin février, un rapport selon lequel la Corporation pourrait devoir jusqu’à 342 000 $ en taxes impayées à Revenu Québec, à cause de manipulation de chiffres non frauduleuse.
« Sylvie Tardif et Alain Noël avaient déchiré leur chemise lorsque la Corporation des Fêtes du 375e avait été la cible d’allégations d’irrégularité administrative, a rappelé le maire (ces deux conseillers siègent sur le C.A. de la CDISQ). Aujourd’hui ils réagissent beaucoup moins fortement devant ce qui se passe à la Corporation de développement de l’île Saint-Quentin. »
Pourtant, les deux situations ne se comparent pas en termes de gravité, croit le maire. « Le vérificateur général avait produit un rapport "sans réserve" après s’être penché sur la Corporation des Fêtes. On ne peut pas en dire autant aujourd’hui en ce qui concerne la CDISQ. »
Dubé et Lamarre veulent une entente
Steve Dubé et Alain Lamarre ont déposé mardi, par le biais de leurs avocats, une requête en Cour supérieure afin de pousser la Corporation de l’Amphithéâtre à entériner l’entente à l’amiable qu’elle leur avait proposée l’automne dernier.
« On veut régler le litige », a maintenu le maire Yves Lévesque, qui a refusé de commenter plus largement la situation compte tenu des procédures judiciaires en cours. Il a toutefois souligné que l’entente à l’amiable proposée par la Corporation de l’Amphithéâtre doit être entérinée par le Conseil municipal avant d’être valide.
Cette entente permettrait de mettre fin aux poursuites en diffamation de 1,6 M$ qui visent une série d’acteurs municipaux ayant commis des gestes ou proféré des paroles qui auraient atteint à la réputation des deux hommes lors de la saga qui a suivi les Fêtes du 375e.
Le document était sur le point d’être soumis au Conseil municipal, début février. La Ville avait préféré attendre de voir si des accusations seront portées par le Directeur des poursuites criminelles et pénales, maintenant que l’enquête de la Sûreté du Québec qui visait les deux hommes est terminée.
Des conseillers du Groupe des 7 réagissent
« Je vais reprendre une formule que le maire utilise souvent : c’est de la bien petite politique. » C’est ainsi qu’a réagi la conseillère Sylvie Tardif au propos d’Yves Lévesque.
On ne peut pas comparer la situation actuelle de la corporation de développement de l’île Saint-Quentin à celle qui prévalait au sein du comité des Fêtes du 375e, dénoncent à l’unisson les conseillers Sylvie Tardif et André Noël.
Le maire a souligné jeudi avec une pointe d’ironie que certains conseillers du Groupe des 7 avaient moins fortement réagi aux erreurs administratives découvertes dans les livres de la corporation de développement de l’île Saint-Quentin (CDISQ) que lorsque des allégations d’irrégularités avaient surgi concernant le comité des Fêtes du 375e.
Sylvie Tardif, qui siège au C.A. de la CDISQ, affirme avoir agi avec diligence au printemps dernier lorsque la vérificatrice générale de la Ville a fait part au conseil d'erreurs comptables, répétées pendant une décennie, et qui pourraient coûter environ 340 000 $ à la corporation.
« Au départ, on ne savait pas si c’était de la fraude, alors on a tout de suite avisé la police. Nous avons aussi averti le directeur général de la Ville dans les heures qui ont suivi. »
« La grande différence entre les conseillers qui siégeaient au comité des Fêtes du 375e et ceux qui siègent à la corporation de l’île Saint-Quentin, c’est la réaction et l’attitude qu’ils ont eue lorsqu’ils ont été informés des irrégularités », poursuit son collègue André Noël. « On a aussi fait état de la situation au conseil municipal. »
« Deux vérificateurs généraux ont produit des rapports très durs envers les administrateurs du comité des Fêtes du 375e, a précisé M. Noël. Et lorsque nous avons voulu avoir plus d’information au conseil, on a dû se battre », se souvient le conseiller du district du Carmel.
L’employé qui s’occupait de la comptabilité pour la corporation de l'île Saint-Quentin a aussi été affecté à d’autres fonctions, indique la conseillère du district de Marie-de-l’Incarnation.
D’autre part, l’odieux ne revient pas seulement aux membres du C.A. actuel, souhaite préciser Mme Tardif. Neuf conseillers municipaux, dont plusieurs sont proches du maire, ont siégé sur le conseil d’administration de la CDISQ au cours des dix dernières années, période au cours de laquelle se sont accumulées les erreurs administratives.
« Je ne leur reprocherai pas de n’avoir rien constaté, a précisé André Noël. C’est normal que les administrateurs, qui siègent une fois par mois, doivent se fier aux chiffres qu’on leur donne. Aucune corporation n’est exempte de ce genre de situation. Tout est dans la façon de réagir lorsqu’on est mis au fait de telles erreurs.»
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