Des propriétaires mécontents

Par Guillaume Jacob
Denise Lampron a décidé de fermer sa garderie de Trois-Rivières, pour la journée de mardi, à l’instar de 300 autres au Québec.
Elle et ses éducatrices se rendent à Québec pour protester contre la décision du gouvernement Marois qui a fermé la porte aux garderies non subventionnées qui aimeraient avoir leur part des 15 000 nouvelles places à 7$.
Comme beaucoup d’autres propriétaires de garderies non subventionnées, Mme Lampron voit ces nouvelles places à 7$ comme de la concurrence déloyale.
Des 15 000 places à 7$ que le gouvernement Marois compte créer, 85 % iront aux Centres de la petite enfance (CPE) et 15 % seront réservées aux garderies privées subventionnées, par appel d’offres.
Or, Denise Lampron aimerait que les 26 places de sa garderie privée non subventionnée, l’Atelier du Petit Prince, puissent se qualifier pour être transformées en place à 7$. « On veut arrêter l’appel d’offres. »
Pour le moment, les tarifs de la garderie sont de 34 $. « Si une garderie à 7$ ouvre de l’autre côté de la rue, les parents vont déplacer leurs enfants », s’inquiète-t-elle.
Aussi, les garderies privées non subventionnées comme celles de Mme Lampron doivent répondre aux mêmes normes que les CPE en matière de programme éducatif, du nombre d’éducatrices par enfant, d’aménagement des locaux, souligne-t-elle.
« Ça prend beaucoup de démarches et d’investissements pour être reconnu par le ministère. Les garderies privées non subventionnées, ce sont 600 PME dans tout le Québec, la plupart dirigées par des femmes. Il risque d’y avoir des faillites. »
Selon la Coalition des garderies privées non subventionnées, le gouvernement devra investir des centaines de millions $ pour construire de nouveaux CPE alors que des places déjà existantes dans les garderies privées pourraient être converties à 7$. « Nous avons déjà nos bâtisses, ça ne coûterait rien au gouvernement en immobilisations », précise Mme Lampron.
Par ailleurs, la propriétaire craint de perdre des éducatrices au profit des futurs CPE, qui, fortement subventionnés, peuvent offrir de meilleures conditions de travail. « On a une équipe d’expérience et on travaille ensemble depuis plusieurs années. Je veux garder ma clientèle, mon milieu, mes employés », résume-t-elle.
Il y a cinq garderies privées non subventionnées à Trois-Rivières.
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