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Gentilly-2 : Les libéraux ont ignoré les signaux d’Hydro-Québec

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31 janvier 2013
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QUÉBEC - 

L’ancien gouvernement Charest n'a fait qu'à sa tête en continuant d’avoir un «préjugé favorable» à la réfection de la centrale nucléaire Gentilly-2 malgré les signaux d’Hydro-Québec sur l’absence de rentabilité d’un tel projet.

En commission parlementaire à Québec, le pdg d’Hydro-Québec Thierry Vandal a confirmé que la société d’État avait déjà fait savoir au gouvernement libéral, avant le déclenchement des élections l’été dernier, que la réfection était injustifiable au plan financier.

Le sous-ministre aux Ressources naturelles siège d’ailleurs au conseil d’administration d’Hydro-Québec, a-t-il rappelé aux journalistes, suggérant qu’il pouvait refiler toute l’information au ministre Clément Gignac. «On a traité ce sujet-là de façon continue (au C.A.) à partir du mois d’août 2008 donc il était connu, il était établi que les coûts avaient augmenté, que ce n’était pas un projet qu’Hydro-Québec pouvait elle-même justifier financièrement».

Les coûts du projet de réfection, annoncé en 2008, ont explosé au fil du temps, passant de quelque 2 milliards $ à 4,3 milliards $ (en incluant les 984 millions $ investis en pure perte pour la préparation du projet qui n’aura pas lieu). Mais c’est l’effondrement des prix du marché de l’énergie en Amérique du Nord en raison de la «révolution des gaz des schiste» aux États-Unis, qui a sonné le glas de la centrale nucléaire de Bécancour, a expliqué M. Vandal.

«Quand on a regardé ça en 2011-2012, on savait que les marchés de l’énergie avaient changé de façon telle, que ça ne pouvait pas être un projet justifié financièrement pour Hydro-Québec», a-t-il renchéri lors d’un court point de presse.

«Aveuglement volontaire» ?

Aux yeux de la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, il ne fait plus de doute que les libéraux savaient qu’une réfection ne serait pas rentable même s’ils n’avaient pas encore en mains toutes les données et le plus récent rapport dévoilé en octobre par la société d’État.

«C’est ce que nous pensions depuis longtemps mais le président d’Hydro-Québec a confirmé que les informations étaient disponibles depuis déjà plusieurs mois, a déclaré la ministre Ouellet. Ils ont fait de l’aveuglement volontaire en refusant de demander le rapport détaillé à Hydro-Québec et ils ont été complètement irresponsables et bassement électoralistes en promettant la réfection dans la région alors qu’ils le savaient très bien que ce n’était pas financièrement rentable.»

Selon le député caquiste François Bonnardel, le témoignage de M. Vandal démontre clairement que le PLQ a «passé un sapin aux gens de la Mauricie en campagne électorale» en ne «disant pas la vérité».

Les libéraux se défendent

La députée libérale de Trois-Rivières, qui déplore les centaines de pertes d’emploi dans le Centre-du-Québec et la Mauricie depuis l’annonce du déclassement de la centrale, s’est défendue d’avoir caché la recommandation d’Hydro-Québec avant l’élection du 4 septembre dernier.

«En campagne électorale, on a toujours dit qu’on était favorable au projet, on attendait les rapports de la Commission canadienne de sûreté nucléaire, on attendait le rapport de Pointe Lepreau qui est sorti au lendemain des élections et évidemment, on attendait le rapport d’Hydro-Québec», a réagi Danielle St-Amand, accusant le gouvernement péquiste d’avoir pris une décision à la hâte.

«Ce qui était connu, c’était l’augmentation des coûts mais on ne savait pas de combien et c’est pour ça qu’on attendait le rapport de Pointe Lepreau (la centrale jumelle au Nouveau-Brunswick», a-t-elle expliqué. Sachant maintenant ce que l’on sait aujourd’hui, Mme St-Amand a néanmoins refusé de se prononcer sur la décision qu’aurait prise le Parti libéral dans les circonstances s’il avait été reporté au pouvoir.

Elle s’est même insurgée quand des journalistes lui ont rappelé que la centrale rénovée aurait produit de l’électricité à un coût de 8,3 cents du kilowattheure (10,8 cents en incluant les coûts inévitables de fermeture 25 ans plus tard) alors que le Québec revend actuellement ses surplus à seulement 4 cents du kilowattheure à l’exportation. «Ce sont des coûts raisonnables quand on les compare à d’autres projets», a-t-elle laissé tomber pour justifier la réfection, évoquant des projets d’éoliennes qui sont encore moins rentables.

 

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