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Il y a 25 ans, René Lévesque mourait

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1 novembre 2012
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Par Nicolas Ducharme
TROIS-RIVIÈRES - 

Ce jeudi marque le 25e anniversaire de la mort d’un des politiciens les plus respectés et dont les mesures ont changé le cours de l’histoire de la province, René Lévesque.

Pour plusieurs Québécois, Lévesque, même 28 ans après avoir quitté le monde politique, reste une figure emblématique de la politique québécoise. Un sondage Léger Marketing pour le compte de la Fondation René-Lévesque révèle que pour 64 % des répondants, il est le premier ministre qui a le plus marqué le Québec depuis 1960. Il est suivi par Robert Bourassa (14 %) et Jean Lesage (9 %).

Fait étonnant, c’est chez les 25-34 ans que Lévesque récolte le plus de votes, où 70 % des répondants nomment son nom. Pourtant, ceux-ci étaient loin d’être en âge de voter quand Lévesque a quitté son poste de chef du Parti québécois.

En cette 25e année du décès de René Lévesque, <I>L’Écho<i> a rencontré deux hommes qui ont bien connu l’ancien premier ministre, les anciens députés Yves Duhaime et Jean-Pierre Jolivet.

Un grand meneur d’hommes

Yves Duhaime a bien connu René Lévesque. Député de la circonscription de Saint-Maurice de 1976 à 1985, il a dirigé quatre ministères. Il n’hésite pas à reconnaître les grandes qualités de son chef.

C’est en 1965 que l’avocat de profession a connu celui qui, à l’époque, était l’étoile montante de l’équipe de Jean Lesage. Cette rencontre s’est faite de manière inusitée.

« La première fois que j’ai croisé René Lévesque, c’était lors d’une élection partielle dans Saint-Maurice, où j’étais président d’élections, révèle M. Duhaime. Lévesque faisait le tour du bureau de scrutin. Je lui ai demandé s’il avait une procuration pour y être. Il n’en avait pas, alors je lui ai demandé de s’en aller. Il n’était pas de bonne humeur. »

Après s’être expatrié en Europe et en Afrique, Yves Duhaime revient au bercail en 1969 et décide de se présenter sous la bannière péquiste en 1970, puis en 1973. Il sera défait chaque fois. En 1976, le PQ profite de la division du vote entre l’Union nationale et les libéraux pour prendre le pouvoir.

« Nous avions demandé aux autorités de la Belgo s’il était possible pour René Lévesque de visiter l’usine, se rappelle M. Duhaime. Nous avions eu un accueil incroyable. Les gars cognaient sur les machines avec leurs outils. Certains avaient même déroulé une banderole qui disait : « Bienvenue Ti-Poil ». Je voyais que ça marchait bien. Parmi les 1000 employés, 200 étaient membres du PQ, tout comme 200 autres à l’Alcan. Ça m’a donné un bon sentiment que j’allais être élu. »

Les qualités d’un chef

Pour M. Duhaime, c’est l’amalgame de qualités que possédait l’ancien premier ministre qui lui a permis de captiver la population durant cette période et qui font que Lévesque alimente toujours les discussions aujourd’hui.

« Mes plus belles années en politique, je les ai passé avec lui. C’était quelqu’un d’intègre, digne d’un homme d’État. J’ai beaucoup voyagé avec lui pour prononcer des conférences. Il connaissait bien ses dossiers, qu’il lisait en s’allumant une cigarette. C’était un homme intelligent et brillant, doté d’une mémoire époustouflante », révèle-t-il.

« René Lévesque faisait très confiance et déléguait beaucoup. Il laissait parler les gens et avait une patience inouïe, que je ne possède pas. Il était capable, après de longues discussions sur un dossier, de trouver un consensus. Il demandait ensuite aux gens autour de la table si ça fonctionnait, et sinon, étaient-ils capable de vivre avec ça ? », laisse savoir l’ancien ministre des Finances.

Le dernier en son genre

Le Québec verra-t-il de nouveau un politicien obtenir une cote de popularité similaire à celle de René Lévesque auprès de la population, avant et après son décès ? Yves Duhaime en doute fortement.

« Je ne pense pas, au même titre que personne ne pourra jamais remplacer Charles de Gaule ou John F. Kennedy. Mais ce qui me frappe, c’est la jeune génération qui semble fascinée par lui, même si elle ne l’a pas connu. Je suis souvent invité dans les cégeps pour parler de Lévesque. Il y a un engouement. »

Selon lui, le contexte des médias et de l’instantanéité de la nouvelle ne permet plus aux chefs de partis de rencontrer la population comme ils le faisaient à l’époque.

« C’était un homme charismatique qui était facile à vivre. Il était toujours de bonne humeur, sauf le matin où il ne fallait pas lui parler et le laisser fumer ses cigarettes et boire son café », rigole celui qui réside maintenant à Saint-Jean-des-Piles.

Un quart de siècle après la mort de René Lévesque, Yves Duhaime est maintenant à la tête de la Fondation qui porte le nom de l’ancien premier ministre. L’organisme vise à préserver la mémoire du politicien et à faire connaître ses réalisations. En 2012, la Fondation amorcera la publication des œuvres de Lévesque, dont l’intégrale de ses chroniques qui ont paru, entre autres, dans le Journal de Montréal.

 

 

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