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« Lévesque était mon idole »

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1 novembre 2012
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Par Nicolas Ducharme
TROIS-RIVIÈRES - 

C’est en constatant la vigueur et la verve de René Lévesque que Jean-Pierre Jolivet a décidé de faire le saut en politique. Un quart de siècle après le décès du politicien, l’ancien député de Laviolette voue toujours une grande admiration envers celui qui est passé bien près de changer le destin du Québec.

À l’époque, M. Jolivet ne se dirigeait pas vers une carrière politique, mais plutôt vers une vie au sein du clergé. Il a toutefois connu Lévesque alors que celui-ci, encore journaliste, animait l’émission d’affaires publiques <i>Point de mire.<i>

« C’était mon idole et c’est lui qui m’a sorti de chez les frères, mentionne-t-il. Je l’ai tout de suite suivi. Lors de l’élection de 1962, qui était presque référendaire puisqu’on parlait de la nationalisation de l’électricité, il était venu à l’aréna de Shawinigan. Comme c’était son habitude, il était arrivé en retard. Jean Lesage n’aimait pas ça, mais quand il est apparu sur la scène, il a eu droit à une ovation », se rappelle l’homme de 71 ans.

Jolivet a par la suite rejoint les rangs du Rassemblement pour l’indépendance nationale alors que Lévesque était toujours chez les libéraux, avec grand espoir de voir le futur premier ministre rejoindre les rangs. C’est ce qui se passa en 1968, avec l’union des forces indépendantistes pour créer le Parti québécois.

« En 1976, quand nous avons su que nous avions gagné les élections, c’était extraordinaire. Ça ne pourrait plus se reproduire aujourd’hui », croit M. Jolivet.

Servir le peuple

Lors de son arrivée au pouvoir, Lévesque a mis en place la Loi sur le financement des partis politiques, afin de réduire la corruption, en plus de la fameuse loi 101, qui visait à protéger le français au Québec. Comme quoi les sujets d’actualités de 1977 ne sont guère différents de ceux d’aujourd’hui.

M. Jolivet se souvient que le chef de son parti martelait l’importance d’être intègre dans son travail. « Il nous a mis dans la tête que nous étions au service des autres, et non pas le contraire. »

En 1984, à sa propre surprise, l’ancien député est nommé ministre délégué aux Forêts. Une annonce qui s’est fait très rapidement.

« Il m’a fait venir dans son bureau et je ne savais pas pourquoi. Il m’a dit de mettre mon plus bel habit et une cravate parce qu’il allait me nommer ministre. Ensuite, il m’a dit bonjour et à demain. C’était simple comme ça. Ah oui, il m’a aussi demandé d’avertir ma femme », s’esclaffe-t-il.

Un politicien blessé

S’il se souvient des bons moments passés avec Lévesque, M. Jolivet n’a pas non plus oublié de l’état d’esprit dans lequel l’homme à l’éternelle cigarette était après deux difficiles défaites dans les années 1980.

« Le référendum de 1980 lui a beaucoup fait mal, tout comme les négociations constitutionnelles. Il avait senti tant d’amour du peuple dans le but de se donner un pays. Mais il a été blessé par la réponse des Québécois en 1980 et par l’acharnement de Trudeau et de Chrétien lors du rapatriement de la constitution. Il était blessé dans son fond. »

Quelques années plus tard, en 1987, Lévesque allait mourir d’une crise cardiaque à son domicile de Verdun. L’ancien député de Laviolette se souvient encore où il était à ce moment.

« Mon épouse et moi sortions du cinéma lorsque nous avons entendu des gens en parler dans la rue. Ça m’a fait beaucoup de peine. C’était une perte énorme pour le Québec. Mais je ne pense pas qu’il aurait joué à la belle-mère (en politique). Il aurait dit de faire ce qui était en notre possible et que lui, il avait fait son travail. Il était passé à l’étape suivante. »

 

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