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Pas de crucifix à l’Assemblée nationale, souhaite Djemila Benhabib

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14 août 2012
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Par Marianne White / Agence QMI
TROIS-RIVIÈRES - 

La candidate péquiste Djemila Benhabib a relancé la controverse sur le crucifix à l'Assemblée nationale en livrant un plaidoyer pour son retrait alors que le PQ refuse de le faire.

 

La candidate et auteur du livre « Ma vie à contre-Coran » a rappelé lundi en marge de l'annonce, au Moulin seigneurial de Pointe-du-Lac, près de Trois-Rivières, de la création d'une charte de la laïcité par le Parti québécois qu'elle s'inscrivait en faux contre la position du PQ en tant qu’intellectuelle qui privilégie la neutralité de l’état.

« L’Assemblée nationale doit représenter la volonté du peuple et le peuple n’a pas à être assujetti à une quelconque religion », a-t-elle plaidé.

Mme Benhabib a cependant indiqué qu’elle se ralliait pour le moment à la position du PQ qui veut le maintien du crucifix pour des raisons historiques et patrimoniales, mais elle débattra de cette idée avec ses collègues en caucus.

Pauline Marois a rappelé pour sa part que les Québécois avaient un « attachement profond » aux symboles religieux.

D’ailleurs en 2008, les députés de l’Assemblée nationale ont adopté à l’unanimité une motion en faveur du maintien du crucifix qui trône au Salon bleu depuis 1936, alors que la Commission Bouchard-Taylor réclamait son retrait.

La chef du Parti québécois n’a pas rabroué Mme Benhabib sur ce sujet et a vanté les mérites de sa candidate, dont la nomination ne fait pas l’unanimité dans Trois-Rivières.

« Il y a ici une candidate exceptionnelle, a dit Pauline Marois. C’est une Québécoise qui a choisi le Québec pour cet espace de liberté que nous offrons. »

Dérives

Mme Benhabib a par ailleurs soutenu que le PQ doit adopter une charte de la laïcité pour parer le Québec contre les dérives religieuses rétrogrades.

« Le Québec est situé dans le monde et le monde aujourd’hui est particulièrement traversé par des courants rétrogrades, a dit Mme Benhabib. Donc aucune société n’est à l’abri de la régression, d’ailleurs l’histoire de l’humanité nous le confirme. C’est pour ça que nous voulons prendre les mesures qui s’imposent. »

La charte intègrera deux principes : la neutralité de l’état et l’égalité hommes-femmes.

La chef du PQ a souligné que la charte stipulera également que les représentants de l’état devront s’abstenir de porter tout signe religieux ostensible, comme une croix ou un voile.

Ce sera un guide pour prendre des décisions dont les tribunaux devront tenir compte lors des demandes d’accommodements raisonnables.

« Les Québécois de toutes les origines sont tannés d’avoir l’impression qu’ils doivent faire des compromis sur leurs valeurs », a dit Pauline Marois en conférence de presse.

La chef péquiste a soutenu que ce n’était pas anodin de parler de laïcité sur une propriété appartenant à des religieux.

« On ne renie pas notre passé, a-t-elle assuré, soulignant au passage la contribution des institutions religieuses au Québec. On veut tout simplement dire qu’on est à un autre moment de notre histoire. Et à partir de ce moment-ci, nous croyons que la neutralité de l’état, les valeurs fondamentales de l’égalité entre les hommes et les femmes doivent nous guider. »

Fini la prière

S’il arrive au pouvoir, le PQ entend élaborer rapidement cette charte qui contiendra des balises claires qui s’appliqueront à l’ensemble des institutions québécoises.

Cela sonnera par exemple la fin de la prière au début des conseils municipaux, notamment à Saguenay.

Mme Marois a également indiqué que si la charte devait être contestée, car elle pourrait contrevenir à la Charte canadienne des droits et libertés – notamment les articles sur la liberté de religion et le multiculturalisme –, elle n’hésitera pas à avoir recours à la clause dérogatoire.

« Si elle devait être contestée, pour l’instant c’est une question hypothétique, nous ferons la bataille qu’il faut », a-t-elle précisé.

Le PQ a l’intention de mener une consultation sur son projet de charte dans le but de le « bonifier », a ajouté Pauline Marois.

Signes monarchiques

La chef péquiste a également indiqué que son attachement au crucifix ne s’étendra pas aux symboles monarchiques qui tapissent l’Assemblée nationale si le Québec devient un pays souverain.

« J’ai pas mal moins de scrupules vis-à-vis des signes de la monarchie et quant à moi ça ne m’embarrassera pas de les voir disparaître », a-t-elle dit.

Elle n’a pas voulu préciser ce qui serait retiré exactement.

« On va peut-être garder des moulures », a lancé Mme Marois sur le ton de la plaisanterie.

 

 

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