Procès de Guy Richard
La procureure Me Vicky Smith termine sa plaidoirie
Collaboration Éric Beaupré
C’était au tour de la couronne de compléter sa plaidoirie dans le procès de Guy Richard, accusé d’avoir causé le décès de Pierrk Houle en décembre 2012.
Me Vicky Smith a tenté de miner le témoignage et la version de l’accusé : « Un récit peu crédible et invraisemblable » a-t-elle fait valoir. Selon la prétention de la couronne et la preuve présentée devant le tribunal, elle précise que l’accusé a fait preuve « d’aveuglement volontaire » en ne tentant pas d’investiguer adéquatement les lieux de l’accident, de façon sérieuse, raisonnable et réelle comme l’exige la loi.
Elle a précisé la jurisprudence en pareil cas. « Après l’impact, l’accusé est resté assis dans son véhicule, ne scrutant les environs que 10 secondes, après s’être stationné dans une entrée de cours, dos à la scène de l'accident, sans même sortir du véhicule », ajoute-t-elle. « A-t-il fait ce qu’il fallait comme démarche à la lumière de ce que nous avons en preuve, pour porter assistance à un potentiel accident impliquant un piéton? Ce qui, à la lumière des traces d’impact, était suffisant pour soulever un doute plus que raisonnable! affirme-t-elle. Non conclut-elle sur ce point. Il a alors fait preuve d’aveuglement volontaire.»
L’accusé aurait dû, après avoir constaté l’ampleur des dégâts sur son véhicule, investiguer de façon beaucoup plus sérieuse ce qu’il avait frappé. La procureure de la couronne ajoute même qu’il a été négligent en ne descendant pas de son véhicule après l’impact pour scruter la zone d’impact. Toujours selon la prétention de la couronne, Richard aurait facilement vu le corps de la victime, s’il avait minimalement fait cette démarche et ainsi, lui porter assistance le cas échant, ajoutant même que selon elle, cela est démontré par la preuve.
Pour l’aspect des facultés affaiblies, Me Smith attaque aussi la crédibilité sur la quantité que Richard prétend avoir pris, soit 3 grosses bières? Selon la serveuse Mme Lamothe, 7 grosses bières auraient été consommées par l’accusé avant son départ et rien ne démontre que la parole de la serveuse peut être mise en doute sur ce point.
La procureure dénote aussi des points importants quand à la visibilité ce soir-là. L’accusé allègue des conditions de la météo difficiles, pour sa défense. La pluie, la brume, la neige seraient contributifs au fait qu’il n’aurait pas aperçu le jeune coureur.
Mais selon son témoignage des faits, il conduisait en mangeant d'une main son repas sur la cuisse et se permettant même de fouiller son repas sur le banc du passager. « Est-ce une façon de conduire en conditions difficiles et précaires? Cette version ne semble pas tenir la route ou soutenir ces prétentions », selon Me Smith.
Celle-ci a longuement miné la crédibilité de l’accusé relevant plusieurs contradictions sur ses explications. « Va-t-il vraiment chercher à trouver une explication sur les dommages sur son véhicule auprès des différents témoins ou va-t-il chercher à valider une ou des versions crédibles ou satisfaisantes auprès d’eux, en l’absence de témoins, tentant ainsi de se donner un alibi ? Son retour au bar avec le véhicule accidenté avant d’aller entreposer le véhicule à l’abri des regards, ensuite retourner prendre un coup au bar avec un autre véhicule, est autant de faits qui soutiennent une version cousue de fil blanc, autant qu’invraisemblable.»
À la lumière de la situation des faits, l’accusé a selon la preuve, plutôt tenté de fuir ses responsabilités, constatant l’ampleur des dommages. Il avait la responsabilité et le devoir d’en trouver la cause et d’appeler la police. L’aveuglement volontaire et la négligence criminelle, sont selon Me Smith, sont flagrants dans ce dossier, la preuve et les faits sont accablants.
Le juge Erick Vanchestein devrait rendre sa décision dans ce dossier le 13 février prochain