Affaire Pierrik Houle à Sainte-Perpétue en 2012
Guy Richard revient en cour et témoigne à son procès
Collaboration spéciale Éric Beaupré
Retour en cour de Guy Richard accusé d’avoir causé la mort de Pierrik Houle, décédé le 21 décembre 2012. Ce mardi 9 décembre, la couronne a fait entendre Martine Raymond chez qui l’accusé s’est présenté, quelques minutes après avoir eu un impact avec son véhicule.
Mme Raymond rapporte que Richard croyait avoir été atteint par une balle de neige lancée par un enfant. Constatant les dégâts, Martine Raymond, son conjoint et l’accusé ont tenté de voir ce qui aurait causé un impact aussi important, Ne trouvant rien de probant, Richard a échangé ses coordonnées avec la dame et lui demande de signer malgré tout un document à l’effet qu’il a été victime d’un accident et que des dommages avait été causés à son véhicule. Document qu’elle a signé et qui a été déposé en preuve.
Relevant toutefois une odeur d’alcool chez l’accusé, elle lui suggère de le raccompagner chez lui, ce qu’a refusé l’accusé avant de quitter, rapporte principalement le témoin.
Contre interrogée par Me Laperle, Mme Raymond se rappelle avoir décelé une légère odeur d’alcool, mais aucun signe d’intoxication avancée selon ses souvenirs. Elle explique avoir tenté elle aussi d’investiguer ce qui aurait pu causer de tels dommages et la présence de fibres rouges sur la voiture, mais sans y parvenir.
Guy Richard aurait ensuite quitté avec son véhicule (un Dodge Caravan gris), les lieux de l'accident. Il est revenu plus tard sur place avec un autre véhicule, en circulant à basse vitesse. Il s'est finalement immobilisé à une cinquantaine de pieds où le corps a été trouvé en bordure de la route. Des témoins portaient assistance à M. Houle qui était étendu inerte au sol. À ce moment, le policier serait allé à la rencontre de Richard (l'accusé), et aurait finalement procédé plus tard à son arrestation.
Après le témoignage de Mme Raymond, Me Laperle avocat de la défense, a suggéré un non-lieu sur le 1er chef d’accusation soit; conduite avec les capacités affaiblies causant la mort, car cela s’appuie sur des éléments irrecevables comme : les résultats d’éthylomètre en raison de procédures jugées inadéquates lors de son arrestation et le peu de preuves selon ce qui a été porté à l’attention de la couronne jusqu’à maintenant, à savoir qu’il y a peu de témoignages qui indiquent hors de tout doute une intoxication significative.
Me Vicky Smith pour la couronne s’est opposée, précisant que le fait que l’accusé aurait consommé plus de 8 grosses bières selon ce qui a été admis en preuve, supporte le chef d’accusation de conduite avec faculté affaiblie, en plus d’éléments qui seront présentés et débattus ultérieurement. Le juge Vanchestein a rejeté la requête présentée par la défense.
Richard témoigne en après-midi
Coup de théatre au procès de Guy Richard en après-midi. En effet ce dernier a témoigné dans son procès et il a livré sa version des faits.
Il a expliqué que le matin des faits, étant entrepreneur, il avait effectué un estimé pour un client avant de se présenter à un rendez-vous pour un changement de pneus. Par la suite en début d’après-midi, il serait allé au bar Le Rebel, où il y a passé quelques heures à jouer au vidéo poker.
Toujours selon sa version, il aurait consommé au plus 3 grosses bières avant de quitter après 18h. Cette version contredit la version de la barmaid, qui évaluait les consommations de Richards à plus de 7 grosses bières.
L’accusé explique qu’il a payé à un certain moment une tournée de 4 bières après avoir fait un gain dans un vidéo poker où il avait passé l’après-midi. Toujours interrogé par Me Jasmin Laperle, il raconte à la couronne avoir pris la route bien correct : « Je me suis dirigé au dépanneur du coin pour y prendre un sandwich et une orangeade. »
Aussitôt après avoir quitté le commerce il a entamé son casse-croute, se souvient-il. À un moment il a cherché son breuvage et « J’ai quitté la route des yeux quelques secondes pour le trouver sur le banc du passager et, c’est au moment de le prendre que j’ai ressenti l’impact. »
Il explique alors qu'il « ne savait pas ce qui s’était passé, je me suis immobilisé rapidement le temps de réaliser l’impact et de me ranger sécuritairement. J’étais persuadé avoir reçu quelque chose lancée par un enfant et je me suis dirigé a quelques mètres, où une famille se trouvait, pour m’assurer que ça ne pouvait provenir de cet endroit. »
La suite des événements, corroborés en grande partie par Martine Raymond qui a témoigné plus tôt, fait état qu’il a échangé ses coordonnées et tenté d’expliquer ce qui avait bien pu se passer avant de reprendre la route.
Il précise être retourné au bar pour évaluer avec des clients les dommages au véhicule sans toutefois y consommer d’alcool. Il prend la décision d’aller changer de véhicule à son entrepôt, puisqu’un trou dans le pare-brise laissait entrer la pluie qui tombait ce soir-là.
Une fois au volant de ce nouveau véhicule, il décide de refaire le parcours pour tenter de voir si de la glace ne s’était pas détachée d’un toit de maison ou d’un lampadaire, mais sans succès. Frustré d’avoir abimé son véhicule, il est retourné finir la soirée au même bar qui se trouvait à proximité.
C’est à son retour en fin de soirée, qu’il a vu un attroupement à proximité de l’endroit où il avait eu son accident. Il a stationné son véhicule tentant de voir ce qui s’y passait et, en apercevant le corps au sol, il a commencé à réaliser la situation. Il sera arrêté par la suite et conduit au poste. C’est sur cette version que la défense a fini son interrogatoire. Mercredi la procureure de la couronne continue en contre-interrogatoire sur la version de Guy Richard.
Rappelons que Pierrik Houle, étudiant en technique policière, âgé alors de 19 ans, faisait son jogging sur l'accotement de la route 259 à Sainte-Perpétue quand iI a été heurté par le véhicule. Ses proches inquiets de son absence prolongée l’ont retrouvé en bordure du rang Saint-Joseph, plus de deux heures après l'accident.