Sudation mortelle - Procès de Fréchette, Duclos et Fontaine
Gabrielle Fréchette, accusée du décès de Chantal Lavigne.
Les pièces de la preuve au palais de justice de Drummondville.
Raymond Lavigne, père de Chantal Lavigne.
Les lits dans la maison à Durham-Sud dans lesquels les invités étaient couchés lors de l'enveloppement dans la terre noire et le plastique.
Les boîtes utilisées pour recouvrir les têtes des invités lors de l'enveloppement.
Collaboration spéciale : Éric Beaupré
Drummondville- Le procès de Gabrielle Fréchette, Ginette Duclos et Gérald Fontaine, coaccusés du décès de Chantal Lavigne, 35 ans, s'est ouvert le mardi 14 octobre au palais de justice de Drummondville.
Les événements auxquels font face les trois coaccusés remontent au 29 juillet 2011. La victime, mère de deux enfants, originaire de Saint-Albert, participait à un séminaire de croissance personnelle, le rituel «mourir en conscience». Plusieurs personnes, également présentes, devaient, dans cet exercice, s'enduirent de boue avant d’être enroulées d’une pellicule de plastique et par la suite, enveloppées dans des draps et couvertures. En plus, d'avoir une boîte de carton pour recouvrir partiellement leur visage.
La victime avait passé près de neuf heures, selon ce qui a été permis d'apprendre, dans cette position avant d’être conduite inanimée au centre hospitalier de Drummondville s’ouvrant d'un grave problème respiratoire.
Mme Lavigne est décèdée des lésions subies lors de cette expérience de sudation par enveloppement corporel. Le coroner Gilles Sainton avait, dans son rapport, conclu à une mort violente: «morte d'un coup de chaleur ainsi que d'une insuffisance multi-viscérale».
Ce matin, 14 octobre, la couronne a fait entendre le technicien en scènes de crime (reconstitution) de la Sûreté du Québec (SQ), le Sergent Bernier, qui est venu déposer plus de 200 photos prises dans la demeure de Durham-Sud où ont eu lieu les événements.
La couronne a également déposé en preuve diverses pièces à conviction ayant servi lors de ce tragique événement: une boîte de carton, des draps souillés et du plastique servant à envelopper les participants. Me Magalie Bernier, représentante de la couronne, a également déposé les bandes audio des appels d’urgence, ainsi que d’autres éléments qui seront présentés ultérieurement en preuve.
La famille et les proches de la victime étaient présents, dont le père Raymond Lavigne. Ce dernier espère que la lumière sera faite sur les procédures et méthodes qui ont causé la mort de sa fille. Il déplore l’absence de règlementation de ce genre de groupe: «Ma fille a beaucoup souffert. Elle était brûlée aux trois quarts de son corps», avait-il mentionné lors de l’enquête préliminaire. J’espère que le procès nous permettra d'en apprendre davantage.»
Les trois coaccusés font face à des chefs d'accusation de négligence criminelle ayant causé des lésions corporelles et de négligence criminelle ayant causé la mort. Le procès se poursuit au cours des six prochains jours. Divers experts et témoins sont attendus lors de ce procès.