Les deux accusés plaident coupable

Par Amélie Marcoux
Un geste de violence gratuite ne restera pas sans conséquence. Jean-Philippe Couture et Jean Fortin ont plaidé coupable aux chefs d'accusations de conduite dangereuse et voie de fait vendredi matin à Trois-Rivières. Leur victime était tombée de sa bicyclette après avoir été poussée délibérément.
Une simple ballade en vélo en début de soirée le 26 juin 2011 s’est transformée en cauchemar pour une cycliste de 67 ans. La dame circulait sur le boulevard Bécancour dans le secteur Sainte-Angèle-de-Laval quand elle est tombée de sa bicyclette.
La cycliste croyait avoir été happée par une voiture, mais des témoins avaient plutôt vu un véhicule s'approcher dangereusement de la cycliste pour que le passager puisse sortir sa main pour pousser la dame. Les témoins avaient suivi la voiture pour prendre en note le numéro de plaque d'immatriculation. C’est ce qui a mené les policiers vers Jean-Philippe Couture, le propriétaire du véhicule, et Jean Fortin, son passager ce soir-là.
«Quelle histoire!»
Si le geste de violence gratuite avait beaucoup fait réagir lors de la médiatisation de l’histoire en 2011, le juge y est allé de son propre commentaire. «Quelle histoire! Je ne sais pas ce qui vous a passé par la tête», a-t-il lancé aux deux hommes avant de prononcer leurs peines.
L’avocat des deux hommes, Me Maurice Biron, avait d’ailleurs lui-même plaidé: «Ça été une idée pas trop intelligente de leur part de frôler la cycliste.»
Le juge a aussi ajouté que c’était «un geste totalement gratuit qui aurait pu avoir des conséquences plus graves».
Le fils de la victime, Stéphane Godin, a affirmé que les six premiers mois après l’accident ont été difficiles pour sa mère qui a dû suivre des traitements de physiothérapie, mais qu’après un an, elle n’avait plus aucune séquelle de l’accident.
Une peine «peu sévère»
Les deux accusés avaient d’abord plaidé non-coupable lors du dépôt de leurs accusations en octobre 2011. Vendredi matin, ils ont finalement décidé de déposer un plaidoyer de culpabilité pour certains chefs d'accusations et le procureur de la Couronne a laissé tomber les autres accusations.
Jean-Philippe Couture a reconnu avoir conduit dangereusement. Il a aussi plaidé coupable au chef d’accusation «voie de fait» tout comme Jean Fortin.
Le fils de la victime, Stéphane Godin, était heureux d’apprendre que le dossier se concluait de cette façon. «C’est encore mieux qu’ils reconnaissent au moins qu’ils sont coupables», a-t-il déclaré.
La défense et la Couronne ont suggéré conjointement la peine. Une peine que le juge a lui-même qualifiée de peu sévère avant de la prononcer. Les deux hommes ont écopé d'une condamnation avec sursis qui leur impose deux ans de probation. lls doivent chacun payer une amende de 800$, soit 600$ pour le Centre d'aide aux victimes d'actes criminels (CAVAC) et 200$ pour la victime. Le permis de conduire de Jean-Philippe Couture, conducteur lors de l'événement, a été révoqué.
Pour sa part, le fils de la victime s’est dit satisfait de la peine. «Je n’avais pas vraiment d’attente là-dedans. Déjà que j’ai réussi à pousser le dossier pour qu’il y ait une enquête, j’étais satisfait », a-t-il affirmé.
Il souhaitait simplement que le geste de violence gratuite ne soit pas passé sous silence et laissé sans conséquence.
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