Le Dr Labbé règle ses comptes avec la justice

Par Claudia Berthiaume
Le Dr Jean-Charles Labbé saura jeudi s’il peut recouvrer sa liberté. Il en était privé depuis une semaine, alors qu’il avait été arrêté à nouveau pour un bris de condition.
Mardi, le médecin trifluvien a plaidé coupable à la majorité des accusations qui pesait contre lui, au palais de justice de Trois-Rivières. Mercredi, le juge Guy Lambert a entendu les plaidoiries des avocats. Le magistrat a ensuite remis Jean-Charles Labbé en liberté pour 24 heures, le temps qu’il rende sa décision.
La défense, représentée par Me Simon Ricard, estime qu’une sentence suspendue avec un suivi probatoire serait de nature à satisfaire les fins de la justice. «Il est souhaitable que M. Labbé réintègre son domicile [où il ne pouvait plus se rendre depuis juillet] pour lui assurer une certaine stabilité», a mentionné l’avocat, tout en énumérant de nombreuses conditions auxquelles son client pourrait se soumettre.
Du côté de la poursuite, Me Jean-Marc Poirier est plutôt d’avis que le médecin devrait demeurer derrière les barreaux, de façon continue ou non, pour une période de 90 jours, compte tenu de ses antécédents judiciaires.
Les accusations
Les premières charges remontent à juillet dernier, alors que Jean-Charles Labbé a invectivé son voisin lors d’une chicane concernant l’installation d’une caméra de surveillance. Il a été déclaré coupable de menaces et d’utilisation d’une arme, à savoir une carabine à plombs, de façon négligente en lien avec ces évènements.
À l’époque, le tribunal avait interdit au médecin de retourner à son domicile après les faits. C’est cette condition, entre autres, que son avocat souhaite voir disparaître au terme des procédures judiciaires.
Le Dr Labbé a aussi reconnu sa culpabilité à une accusation réduite d’avoir troublé la paix. Le 25 septembre, il a insulté des employés de la compagnie Taxi Coop alors qu’il était en état d’ébriété. Or, le médecin n’avait pas le droit de consommer d’alcool, condition qui lui avait été imposée lors de sa remise en liberté trois mois plus tôt. Cet incident lui a donc valu une charge pour bris d’engagement.
Finalement, le 11 décembre dernier, Jean-Charles Labbé a été vu en train d’acheter de l’alcool dans un dépanneur de Bécancour par un policier en civil. Cela correspond à sa plus récente accusation de bris de condition pour laquelle il a également plaidé coupable.
Suivi pour un problème d’alcool
Le Dr Labbé a suivi une thérapie fermée pendant tout le mois d’octobre afin de régler un problème de consommation d’alcool. Interrogé par son avocat sur les conséquences de cette thérapie, le médecin a indiqué que ça lui avait été bénéfique et qu’il était même abstinent depuis deux mois et demi. «J’ai l’intention de maintenir ça. C’est un travail de tous les jours, mais ce n’est pas un combat», a-t-il déclaré.
La bouteille de vin qu’il a achetée la semaine dernière était destinée à des amis qu’il souhaitait inviter chez lui. C’est du moins ce que le médecin a dit au tribunal, mercredi.
Selon les plus récents rapports médicaux, Jean-Charles Labbé aurait reçu un diagnostic de syndrome dépressif lié à sa consommation d’alcool, pour lequel il serait en rémission complète.
De plus, il bénéficie actuellement du programme d’aide du Collège des médecins et ce, pour une période de cinq ans.
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