Poursuite du procès pour meurtre de Louis-Pier Noël

Par Claudia Berthiaume
Le juge Serge Francoeur a accepté, mercredi, d’admettre en preuve la vidéo de l’interrogatoire de Louis-Pier Noël, qui a été réalisée dans les heures qui ont suivi le meurtre de sa conjointe, Édith Bolduc, le 1er octobre 2011.
Après plus de sept heures de visionnement, le juge Francoeur a estimé que les procureurs de la Couronne, Me Jean-Marc Poirier et Me Benoît Larouche, avaient été en mesure de prouver que les déclarations faites par l’accusé lors de son entretien avec l’enquêteur Jean Ferron au lendemain du drame ont été obtenues de façon libre et volontaire.
Par le fait même, les avocats du ministère de la Justice tentaient de démontrer que Louis-Pier Noël était pleinement conscient de ce qu’il disait au moment de son interrogatoire et que ses émotions étaient cohérentes avec ce qui venait de survenir.
Dans la vidéo, l’accusé a répété à plusieurs reprises que les évènements s’étaient passés vite, qu’il avait «déconnecté» de la réalité et qu’il avait des regrets. «Quand j’ai réalisé ce que j’avais fait, j’ai arrêté. Je ne me suis pas dit que j’allais l’achever. Je ne savais pas quoi faire. T’as pas le droit d’enlever la vie à quelqu’un. Donner des détails ce serait dégueu de ma part», a-t-il mentionné à un moment donné.
La défense, représentée par Me David Grégoire et Me Pierre Spain, affirmait quant à elle que les réponses du présumé meurtrier étaient tout à fait incohérentes et qu’elles n’avaient généralement pas de lien avec les questions de l’enquêteur. Selon ses avocats, l’accusé tenait des propos décousus et «dérapait souvent dans ses pensées.»
Le juge a tiré des conclusions différentes. «L’analyse du comportement de l’accusé ne me fait voir en aucun moment une personne qui n’est pas dans un état conscient. Il y a un fil conducteur dans ses déclarations. Il y a des questions auxquelles il répond, d’autres auxquelles il ne veut pas répondre. Il est conscient de ses actes et c’est ce qui ressort. Je constate un individu rempli de remord», a-t-il déclaré.
Tout au long du visionnement, Louis-Pier Noël s’est montré immuable.
Sa mère témoigne
En après-midi mercredi, la mère de l’accusé est venue raconter en détails l’adolescence difficile de son fils. Selon cette dernière, son fils a connu plusieurs épisodes psychotiques depuis l’âge de 15 ans.
France Dupont-Noël a également rapporté avoir été témoin de violence verbale entre l’accusé et sa conjointe à plusieurs reprises dans les mois qui ont précédé le drame. Elle sera contre-interrogée par la Couronne jeudi.
Louis-Pier Noël est accusé du meurtre au deuxième degré de sa conjointe, Édith Bolduc, survenu le 1er octobre 2011. Il est passible d’une peine d’emprisonnement à perpétuité s’il est reconnu coupable.
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