Pêche aux petits poissons des chenaux 2.0

Par Véronique Leduc / Agence QMI
Lorsqu'on se trouve sur le pont qui enjambe la rivière Sainte-Anne et qu'on jette un coup d'œil en bas, c'est un autre monde qui se présente à nous. Des centaines de cabanes colorées installées sur la glace témoignent d'une histoire de pêche qui dure depuis 75 ans. Pourtant, cette année plus que jamais, le site affiche des airs de jeunesse.
«La pêche aux poissons des chenaux, c'est unique au monde, et ça se fait juste ici, à Sainte-Anne-de-la-Pérade», affirme Steve Massicotte, président de l'Association des pourvoyeurs de la rivière Sainte-Anne, qui souligne ainsi le fait que ce type de poisson ne se trouve pas ailleurs. Péradien d'origine, il vient depuis des années pêcher le poulamon, celui qu'on appelle plus souvent «petit poisson des chenaux». Et cet hiver, Steve témoigne du virage «plus branché» que désire pour la première fois prendre l'activité et surtout le Festival relié à l'événement.
«On parle de Festival des chenaux 2.0, explique-t-il avec le sourire. C'est la première année qu'on est sur les médias sociaux.» En plus d'une présence sur Facebook et Twitter, animée par le coloré MC Gilles, résident de Sainte-Anne-de-la-Pérade, le Festival offre, depuis le 19 janvier et jusqu’au 10 février, une programmation qui a pour but de rejoindre les jeunes. Ainsi, Bob le chef et son atelier culinaire, le groupe les Respectables, une soirée MC Gilles DJ, ainsi que plusieurs groupes de musique traditionnelle, font entre autres partie de la programmation. «Cette année, nous faisons des tests: nous pourrons ainsi évaluer ce qui fonctionne bien pour les autres années», souligne Isabelle Durette, directrice générale de l'Association des pourvoyeurs.
Si l'activité de pêche sur la rivière fête ses 75 ans et attire des habitués, il fallait, d'après Steve Massicotte, rajeunir l'image pour continuer à faire venir les pêcheurs fidèles aux poulamons, mais aussi pour donner envie à de nouveaux pêcheurs de venir faire un tour. «Maintenant plus qu'avant, il y a de la compétition dans les activités hivernales: avec l'Igloofest, le Crash Ice à Québec et les divers festivals d'hivers, il fallait se repositionner», estime-t-il.
Tout de même, certaines choses ne changent pas: la technique reste la même, les cabanes sont aussi simples qu'avant, les gens viennent en famille et en groupe d'amis pour s'amuser et ils restent souvent pour une période de 10 heures, soit de 8 h à 18 h, ou de 20 h à 6 h du matin pour pêcher toute la nuit.
«Dans la tradition, les pêcheurs restaient 10 heures, pour se faire une bonne provision de poissons: la tendance est aujourd'hui la même, à la différence que maintenant, pour plusieurs, la pêche est plutôt un prétexte à se retrouver, à s'amuser et à fêter!»
Histoires de pêche
- C'est en 1938 qu'on découvre par hasard, en découpant de gros blocs de glace qui serviront à conserver les aliments, la présence de poulamons dans la rivière Sainte-Anne.
- Aujourd'hui, pendant la saison froide, on trouve sur la rivière 18 pourvoyeurs qui louent près de 500 cabanes chauffées aux visiteurs.
- Chaque année, 800 millions de poulamons viennent du golfe Saint-Laurent pour pondre dans la rivière Sainte-Anne.
- En 10 heures, dépendamment de leur expérience, les gens pêchent entre 25 et 1000 poissons!
- À la fin de l'année, les centaines de pêcheurs qui auront visité la rivière Sainte-Anne n'auront pêché que 1% de la population annuelle de poulamons.
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