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La réaction de l'UPA à la suite de l'entente sur le Partenariat transpacifique.

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5 octobre 2015
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Sébastien Roy
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Par Sébastien Roy, Journaliste

Ce matin à Atlanta, les douze pays impliqués dans les négociations du Partenariat transpacifique (PTP) ont officialisé l’entente ce matin. Parmi les concessions que le Canada a faites, il a consenti à importer jusqu’à 3,25 % d’ici cinq ans de produits agricoles soumis au système de la gestion de l’offre.

« Les producteurs sous gestion de l’offre comprennent l’importance pour le Canada de faire partie d’un tel accord. Nous l’avons toujours reconnu et nous souhaitons que les gains obtenus dans certains secteurs se concrétisent. Il n’en demeure pas moins que pour les productions sous gestion de l’offre, les accès supplémentaires consentis par le Canada à nos marchés est une mauvaise nouvelle et constitue une brèche de plus dans un système qui fait ses preuves et qui, dans une très large mesure, est garant du développement socioéconomique de toutes les régions du Québec », a déclaré Marcel Groleau, président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) et porte-parole de la Coalition GO5.

« Le gouvernement canadien avait pourtant promis de protéger intégralement la gestion de l’offre. C’est la deuxième fois en deux ans que nous payons le prix d’une entente de libre-échange. Même s’il est trop tôt pour en évaluer précisément l’impact économique, il est clair que les coûts seront très élevés pour les producteurs, les transformateurs, pour nos régions et pour les milliers de travailleurs qui vivent de ces secteurs », a commenté pour sa part le président des Producteurs de lait du Québec, Bruno Letendre.

« Il est déplorable que le Canada n’ait pas été capable de faire exclure la gestion de l’offre – une politique de soutien réglementaire – de la négociation, alors que les politiques de soutien financier, comme le Farm Bill américain de 1 000 milliards de dollars sur dix ans, n’ont jamais été sur la table. Il pouvait sécuriser les accès sur les marchés d’exportation pour les autres secteurs agricoles, comme ce fut le cas dans tous les accords signés avant celui avec l’Europe, sans faire ces concessions », a affirmé pour sa part le président des Éleveurs de volailles du Québec, Pierre-Luc Leblanc.

De son côté, le président des producteurs laitiers du Canada, Wally Smith, est moins critique que les autres intervenants : « Nous aurions évidemment préféré qu’aucun nouvel accès au marché n’ait été concédé dans le secteur laitier. Nous reconnaissons toutefois que notre gouvernement a lutté ardemment contre les revendications des autres pays. Nous sommes loin du scénario menaçant qu’était l’élimination du système de gestion de l’offre. Le gouvernement a très bien saisi l’importance de la gestion de l’offre pour les fermes laitières en milieu rural au Canada et l’économie canadienne. »

Le Canada importe déjà 8 % à 10 % de ses besoins en produits laitiers et de volaille. Plus de 78 % des importations canadiennes de produits laitiers proviennent déjà des États-Unis. Les Américains, eux, n’importent que 3 % de leurs besoins en produits laitiers. L’accès supplémentaire de 3,25 % (5,25 si l'on tient compte des concessions à l’Europe) entraînera une perte importante d'emplois et une diminution de la contribution des secteurs de la production et de la transformation alimentaire à l'économie canadienne et des régions.

À propos des mesures de compensation et de resserrement des contrôles des importations

Une série de mesures pour compenser les pertes de producteurs sous gestion de l’offre ont été annoncées par le gouvernement. « Nous aurions de beaucoup préféré conserver nos marchés intacts. Nous évaluerons très attentivement le programme annoncé par le gouvernement : nous n’accepterons rien de moins qu’une pleine compensation pour la perte de revenu récurrente et de marché, associée aux concessions offertes aux pays du PTP et à l’Europe », a ajouté Paulin Bouchard, président de la Fédération des producteurs d’œufs du Québec.

M. Smith croit que ces mesures « allègeront le fardeau des pertes en annonçant des mesures d’atténuation et ce qui semble être un plan compensatoire équitable pour minimiser l’impact sur les producteurs de lait canadiens et pour compenser la perte de croissance du marché intérieur. »

Depuis quelques années, les producteurs de lait et de volailles réclament un resserrement du contrôle des importations de certains produits laitiers et de volaille, conçu spécialement pour contourner les limites et les tarifs à l’importation convenus dans les accords commerciaux. Les producteurs perdent des centaines de millions de dollars annuellement à cause de ce laxisme.

« Aujourd’hui, le premier ministre s’est engagé à prendre des mesures pour assurer un contrôle efficace des importations et un respect intégral de sa réglementation sur la composition des fromages. Ces mesures sont prioritaires pour nous. Le gouvernement peut très rapidement poser des gestes concrets pour régler la situation. Nous réclamons aussi des engagements de tous les partis qui aspirent à former le prochain gouvernement à agir pour régler définitivement ce problème », a rappelé Ghyslain Loyer, président du Syndicat provincial des producteurs d’œufs d’incubation du Québec. 

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