Pyrrhotite: SNC-Lavalin va en appel
Par Matthieu Max-Gessler
La firme d’ingénierie SNC-Lavalin a décidé de faire appel du jugement la rendant responsable à 70% des dégâts causés par la pyrrhotite.
L’entreprise a fait savoir mardi à la Cour d’appel du Québec et aux parties concernées qu’elle rejetait l’ensemble du jugement rendu le 12 juin dernier. Pour le président de la Coalition d’aide aux victimes de la pyrrhotite (CAVP), il s’agit d’un véritable affront pour les nombreuses personnes qui ont fait les frais de ce vice de construction.
«C’est une grave erreur, de s’acharner comme ça sur les victimes qui vont encore devoir attendre et avant que ça ne se règle. Humainement parlant, ça ne se fait pas», rage Yvon Boivin.
Le porte-parole des victimes de la pyrrhotite prévient tout de go que la CAVP ne se laissera pas marcher sur les pieds et est prête à en découdre avec les avocats de SNC-Lavalin. Il promet également à cette dernière de lui faire regretter cette décision en faisant pression sur le gouvernement pour qu’il boycotte l’entreprise.
«S’ils veulent jouer à ce jeu-là, nous allons tout faire pour dévaster leur image. Nous allons nous adresser à tous les paliers de gouvernement pour leur demander de boycotter cette compagnie», prévient-il.
M. Boivin compte réunir les membres de la CAVP d’urgence dans les prochaines semaines pour décider des actions à entreprendre.
L’avocat confiant
Contrairement à M. Boivin, Me Pierre Soucy, l’avocat de la firme Lambert & Therrien qui a piloté le recours, s’attendait à un tel geste de la part de SNC-Lavalin. Il juge toutefois qu’il était prématuré de porter la décision du juge Michel Richard en appel, puisque d’autres victimes sont toujours en attente d’un jugement.
Cette décision de la firme d’ingénierie vient toutefois rajouter à l’attente des victimes. Il pourrait s’écouler jusqu’à deux ans avant que la Cour d’appel ne rende son verdict. Me Soucy espère toutefois que l’attente sera moins longue.
«J’ai demandé à la Cour d’appel de tenir compte de la situation, qui est difficile pour les victimes, et j’espère que ça va accélérer les choses», souhaite-t-il.
L’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ et le député fédéral de Trois-Rivières, Robert Aubin, ont également fait part de leur déception par communiqué, jeudi après-midi. Ce dernier a d’ailleurs promis de revenir à la charge à la Chambre des communes pour exiger une aide financière de la part du gouvernement conservateur, qui refuse jusqu’à présent de débourser le moindre sou.
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