Sensibilisation sur la hausse de la vulnérabilité des enfants
La Mauricie participe à la 10e édition de la Grande semaine des tout-petits.
Par Salle des nouvelles
La TREM et le CIUSSS MCQ invitent la population de la Mauricie à se mobiliser pour les tout-petits de la Mauricie lors de la 10e édition de la Grande semaine des tout-petits.
Dans un contexte où la région affiche une hausse de la vulnérabilité dans tous les domaines de développement des enfants, il est d’autant plus important d’agir dès maintenant pour renverser la tendance.
Un état de situation préoccupant en Mauricie
Le thème de cette 10e édition: « 10 ans d’ascension et encore tant à gravir! », fait particulièrement écho en Mauricie, où la marche est encore bien haute pour que nos tout-petits puissent atteindre leur plein potentiel de développement. En effet, selon l’Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle (EQDEM), la Mauricie affiche une hausse de la vulnérabilité dans tous les domaines de développement, avec des proportions significativement plus élevées que la moyenne québécoise en ce qui concerne les compétences sociales (12,2 % des enfants sont vulnérables comparativement à 9,3 % en 2017) ainsi que le développement cognitif et langagier (15 % des enfants sont vulnérables comparativement à 12,7 % en 2017).
« En Mauricie, la vulnérabilité de nos enfants est en hausse dans tous les domaines. Les résultats de cette enquête nous orientent clairement sur les priorités à aborder collectivement. Identifier les vulnérabilités de nos tout-petits, c’est le premier pas qui nous permettra de cibler les moyens pour agir plus efficacement sur leur réussite. », a affirmé Mélanie Chandonnet, directrice générale de la TREM.
En parallèle, les données du Portrait 2025 de la persévérance scolaire et de la réussite éducative en Mauricie montrent que 29,5 % des enfants de la région présentent une vulnérabilité dans au moins un domaine de développement à leur arrivée à la maternelle, un signal clair qu’il faut agir en amont. Parmi les enjeux émergents, le temps d’écran s’impose : près d’un enfant sur sept y consacre deux heures ou plus par jour, ce qui peut influencer leur développement global.
Les recherches montrent d’ailleurs que les difficultés les plus fréquentes touchent l’intérêt pour l’écriture, la lecture, les chiffres et la mémoire. Ces premiers écarts peuvent marquer durablement la trajectoire éducative d’un enfant. Par exemple, une difficulté en lecture au primaire peut entraîner des conséquences dans toutes les matières et devenir, à plus long terme, un facteur de risque de décrochage scolaire, alors que le taux atteint 21,2 % en Mauricie.
Agir tôt, c’est investir dans l’avenir
Ces constats rappellent que les premières années de vie forment le socle du développement global des enfants : langage, cognition, habiletés sociales, curiosité, confiance en soi. Agir tôt, c’est leur offrir des bases solides pour toute leur trajectoire éducative et personnelle.
« Les mille premiers jours de vie façonnent profondément la trajectoire d’un enfant. Le cerveau se développe à un rythme inégalé et chaque expérience influence la création de millions de connexions. Lorsque l’environnement est sécurisant, stimulant et bienveillant, on maximise les chances d’un développement harmonieux. Agir tôt n’est pas seulement souhaitable : c’est déterminant. », Dre Manon Toupin, médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive à la Direction de santé publique et responsabilité populationnelle du CIUSSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec.
Un rendez-vous régional pour les acteurs de la petite enfance
Afin de renforcer les connaissances, favoriser le dialogue intersectoriel et soutenir la mise en œuvre d’actions concrètes, tous les acteurs du milieu mauricien œuvrant auprès des tout-petits et de leurs familles ont été invités à participer au lancement de la 10e édition de la Grande semaine des tout-petits. Parmi les activités proposées, la conférence Le développement de l’enfant selon son genre : les impacts du socio-affectif sur le cognitif, présentée par Francis Coutu, Ph. D. et Dre Manon Toupin, a permis de mettre en lumière les liens étroits entre les émotions, l’environnement social et les capacités cognitives des jeunes enfants.
