Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Environnement

Le changement climatique a eu un impact sur les températures en décembre au pays

durée 09h00
16 janvier 2024
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Le changement climatique a rendu plus probable pour le Canada d'enregistrer son mois de décembre le plus chaud depuis plus de 50 ans, une anomalie de température qui s'est démarquée du reste de la planète, révèle une nouvelle étude. 

«Cela se distingue vraiment au niveau mondial», fait valoir Andrew Pershing, de Climate Central, un groupe à but non lucratif de scientifiques et de journalistes scientifiques basé à Princeton, dans le New Jersey.

«Lorsque l'on commence à élargir l'horizon, on s'aperçoit à quel point la situation était inhabituelle au Canada», ajoute-t-il. 

Le mois de décembre a en effet battu des records de chaleur dans tout le pays, en particulier dans les Prairies. 

Le 6 décembre, l'Alberta a établi à elle seule sept nouveaux records. Ce jour-là, Bow Island, dans le sud de la province, a enregistré une température de 18,6 °C, soit 5,8 degrés de plus que le précédent record de 1962. 

Toutes les provinces et tous les territoires ont connu des températures supérieures à la normale, mais ce sont les Prairies qui ont enregistré les températures les plus élevées. Le Manitoba a enregistré 8,6 degrés de plus que la normale, la Saskatchewan 8 degrés et l'Alberta 7,1 degrés. 

L'impact du changement climatique

Cette année, le phénomène El Niño, une configuration météorologique qui apporte généralement du temps chaud, a été très présent. Toutefois, cela n'a pas été le cas pour le mois de décembre, précise M. Pershing. 

«Ce que nous voyons, c'est la poussée constante du changement climatique, jour après jour», dit-il. 

M. Pershing et ses collègues ont utilisé le «Climate Shift Index (CSI)» pour déterminer l'impact du changement climatique. Cet indice s'appuie sur une méthodologie bien établie et évaluée par des pairs pour déterminer l'influence du changement climatique sur les conditions météorologiques de chaque jour. 

Cet indice est un outil courant pour les climatologues, indique Nathan Gillett, qui étudie l'attribution des conditions météorologiques à Environnement Canada. 

«Le Climate Shift Index existe depuis un certain temps, mentionne-t-il. Il est généralement bien accepté.»

Les études d'attribution des conditions météorologiques sont de plus en plus populaires et ont examiné le rôle du changement climatique dans un large éventail d'événements à travers le monde, y compris la récente saison désastreuse des incendies de forêt au Canada. 

Pour le mois de décembre, M. Pershing a additionné le nombre de jours dans chaque province pour lesquels le CSI était supérieur à deux, ce qui signifie que le changement climatique ont rendu la température de ce jour au moins deux fois plus probable.

L'Ontario et la Colombie-Britannique ont connu 11 de ces jours. Le Manitoba en avait 10. Le Québec en avait neuf. La Saskatchewan et l'Alberta en avaient en moyenne cinq.

Ce n'est pas seulement dû à El Niño, selon M. Pershing. Les précédentes fortes années d'El Niño n'ont rien donné de comparable à ce qui s'est passé en 2023.

«Nous n'obtiendrions pas les records que nous avons vus à cause d'El Niño. Les records sont dus au changement climatique, El Niño ajoutant un peu de saveur en plus», expose-t-il. 

M. Gillett, qui n'a pas participé à l'étude de Climate Central, souligne que les conclusions correspondaient à ce à quoi il s'attendait. 

«Les résultats sont crédibles et les conclusions sont logiques, affirme-t-il. Elles sont confirmées par d'autres données que j'ai vues récemment.»

Comment expliquer la vague de froid?

En janvier, les températures ont chuté un peu partout au pays. 

Selon M. Pershing, la relation entre le changement climatique et les vagues de froid n'est pas encore clairement établie. Certains pensent que le réchauffement de l'Arctique affaiblit le courant-jet et contribue à des événements tels que la vague actuelle, mais cela n'est pas concluant, explique M. Pershing.

La variabilité naturelle existe toujours, a déclaré M. Gillett. «Il y a encore de la variabilité et ce genre d'événements peut encore se produire, dit-il. Mais ils sont moins probables qu'ils ne l'auraient été en l'absence de changement climatique induit par l'homme.»

Il faut s'y habituer, estime M. Pershing, si vous le pouvez.

«Je peux sortir pendant ces journées d'hiver plus chaudes et être à la fois très heureux et très effrayé», confie-t-il. 

Bob Weber, La Presse Canadienne

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


24 octobre 2024

Les adolescents qui vapotent s'exposeraient à un risque accru de maladies cardiaques

Deux nouvelles études montrent que le vapotage à l’adolescence peut augmenter le risque de maladies cardiaques plus tard dans la vie, particulièrement chez les hommes. Les résultats obtenus par des chercheuses de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) avec des produits de vapotage populaires auprès des ...

23 octobre 2024

Le télétravail réduit les émissions de GES des fonctionnaires, selon une étude

Une nouvelle étude basée sur une vaste enquête menée auprès de fonctionnaires fédéraux suggère que le télétravail est associé à une réduction des émissions de GES. Un aspect écologique du télétravail qui réjouit le syndicat qui conteste la directive fédérale obligeant les fonctionnaires à se rendre plus souvent au bureau. L'analyse des chercheurs ...

23 octobre 2024

Plus de 80 % des optométristes se retireront de la RAMQ dès le 22 novembre

La majorité des optométristes du Québec se retireront de la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) à compter du 22 novembre, ce qui fait en sorte que les patients couverts par le régime public devront payer pour obtenir les services. L'Association des optométristes du Québec (AOQ) a annoncé mercredi matin que 85 % de ses membres ont décidé ...