Afin de décarboner l'économie et créer de la richesse
Plan d'Hydro-Québec: entre 155 et 185 milliards $ d’investissements
Par La Presse Canadienne
Hydro-Québec s’engage dans une importante «phase de croissance qui nécessitera des investissements considérables».
Le Plan d’action 2035, présenté jeudi matin, prévoit qu’Hydro-Québec devra investir entre 155 et 185 milliards $ dans les prochaines années
Hydro-Québec veut décarboner l’économie et créer de la richesse et pour y arriver, elle estime avoir besoin entre 150 à 200 TWh additionnelles pour répondre à la demande d’électricité au Québec d’ici 2050, soit deux fois plus d’électricité qu’actuellement.
Dans le plan stratégique 2022-2026 qui avait été présenté par Sophie Brochu au printemps 2022, la société d’État avait plutôt annoncé une prévision de 100 TWh additionnels.
«Nous entrons dans une longue période d’investissement et de croissance», a déclaré le PDG d'Hydro-Québec, Michael Sabia.
Hydro-Québec compte investir de 90 à 110 milliards $ d’ici 2035 pour augmenter sa capacité de production et rehausser la capacité de son réseau de transport.
Entre 45 et 50 milliards $ doivent servir à assurer la fiabilité de ses infrastructures, ce qui permettra, selon le fournisseur d’électricité, de réduire la fréquence des pannes de 35 % sur un horizon de 7 à10 ans.
Il faut également ajouter à ces sommes, des investissements, qui ne sont pas encore chiffrés, mais qui visent à assurer la «fiabilité et la qualité du service».
Le total des investissements dans la prochaine décennie se situe entre 155 et 185 milliards $.
Centrales hydroélectriques
L’augmentation de la capacité des centrales hydroélectriques existantes et la construction de nouvelles centrales devraient, selon les estimations d’Hydro-Québec, permettre d’augmenter la capacité de 3800 à 4200 mégawatts (MW), «assez pour électrifier tous les foyers de Montréal», a imagé le PDG d’Hydro-Québec.
Hydro-Québec n’a pas spécifié combien de nouvelles centrales elle compte construire.
«Il est trop tôt pour arriver à une conclusion et il faut discuter avec les communautés autochtones», a souligné Michael Sabia.
Solaire, éolien et nucléaire
La société d’État veut diversifier les sources de production d’énergie et elle entend tripler la production éolienne d’ici 2035.
L’énergie solaire et le stockage par batterie sont également étudiés par le producteur d’électricité qui estime que «le raccordement de petits parcs solaires au réseau de distribution» pourrait atteindre 300 MW.
Hydro-Québec envisage également de convertir la centrale thermique existante de TransCanada à Bécancour au gaz renouvelable (GNR) afin d’aider à la stabilisation du réseau pendant les périodes de grand froid.
Quant à l’énergie nucléaire, Hydro-Québec étudie le potentiel du site existant de Gentilly-2 pour accueillir une centrale ou de petits réacteurs modulaires.
«Le nucléaire ne fait pas partie de ce plan, mais ça reste quelque chose que nous allons continuer d’étudier», a toutefois précisé Michael Sabia.
Transition énergétique
La société d’État prévoit que d’ici 2035, 75 % de la nouvelle électricité servira à la décarbonation.
La décarbonation des industries devrait utiliser 35 % de la nouvelle électricité produite et 40 % de l’électricité supplémentaire sera destinée à chauffer les bâtiments et électrifier les transports.
Le 25 % restant servira «à la croissance économique».
Stéphane Blais, La Presse Canadienne
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