Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Semaine québécoise de la santé mentale

La santé mentale concerne aussi les plus petits

durée 14h00
2 mai 2022
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Même les plus petits peuvent souffrir de troubles de santé mentale, une problématique qui peut avoir des répercussions pendant plusieurs années et à laquelle on doit donc s’attaquer, prévient l’Observatoire des tout−petits à l’occasion de la semaine québécoise de la santé mentale.

On estime ainsi que la moitié des troubles de santé mentale qui touchent les plus petits perdureront pendant l’enfance s’ils ne sont pas traités.

Si on a beaucoup parlé de l’impact de la pandémie et des mesures sanitaires sur la santé mentale des enfants, des adolescents et des adultes, la santé mentale des tout−petits a moins retenu l’attention.

«On a tendance à ne pas penser que ce soit possible. On se dit mon Dieu, à cet âge−là, ils sont beaucoup trop jeunes pour vivre ce genre de problématique. Pourtant, ce n’est pas le cas», a dit Fannie Dagenais, la directrice de l’Observatoire des tout−petits.

La fréquence des troubles de santé mentale chez les tout−petits serait comparable à celle observée chez les enfants d’âge scolaire, précise l’Observatoire. La situation aurait été exacerbée par l’isolement social des familles, le stress lié à la pandémie, les nombreux changements imprévus dans la vie des tout−petits et les problèmes d’accès aux ressources en santé mentale.

Les problèmes de santé mentale qui touchent les tout−petits peuvent être plus difficiles à diagnostiquer, notamment parce que les enfants ne sont souvent pas encore en mesure de s’exprimer clairement. Même les parents pourront peiner à distinguer un caprice d’une situation plus grave.

Il y a donc un risque que les rares données dont on dispose à ce sujet sous−estiment l’ampleur réelle du problème, puisque plusieurs professionnels de la santé préféreront d’attendre l’entrée à l’école avant d’y aller d’un diagnostic.

«Ce que les études documentent dans plusieurs pays, c’est une augmentation chez les enfants de symptômes anxieux et dépressifs, une augmentation des troubles de comportement, une diminution des capacités d’attention des enfants et une diminution de la quantité et de la qualité du sommeil, a énuméré Mme Dagenais. Donc tout ça, ça peut être des façons dont s’expriment les problématiques de santé mentale chez les tout−petits.»

Un sondage mené par Léger pour l’Observatoire des tout−petits à l’automne 2020 révélait qu’un peu plus de la moitié des parents considéraient que la pandémie avait eu un impact négatif sur leur enfant. Entre 35 et 40 % des participants témoignaient par exemple d’enfants plus irritables, plus colériques et plus agités qu’avant la pandémie.

Prévention

Repérer rapidement les retards et intervenir dans les cinq premières années de vie de l’enfant influent positivement sur son développement global, sa réussite éducative, sa santé et son bien−être. Ces répercussions positives se ressentiraient jusqu’à 30 ans après la mise en place de l’intervention, prévient l’Observatoire par voie de communiqué.

«Ce qui est important de comprendre, c’est que la santé mentale des tout−petits, ça se construit au gré des interactions avec les personnes qui l’entourent», a souligné Mme Dagenais.

L’augmentation des problèmes de santé mentale chez les tout−petits inclut le stress financier vécu par certains parents, a−t−elle rappelé.

Si on veut prévenir les problématiques de santé mentale, poursuit−elle, on a tout avantage à mettre en place les bonnes conditions pour que ces interactions se déroulent de manière harmonieuse, en réduisant par exemple le plus possible le stress des familles avec des mesures de conciliation travail−famille.

Il importe aussi que l’enfant ait accès à un quartier sécuritaire, à un logement convenable et abordable, et à «toutes sortes de services dans la communauté qui peuvent stimuler son développement», a ajouté la directrice de l’Observatoire, qui cite en exemple l’heure du conte à la bibliothèque.

«On sait qu’il est très payant d’intervenir tôt dans la vie de l’enfant parce que, à cause de la grande plasticité du cerveau des tout−petits à cet âge−là, bien les interventions sont beaucoup plus efficaces que si on les met en place plus tard, a rappelé Mme Dagenais en conclusion. On a tout avantage à intervenir tôt.»

Jean−Benoit Legault, La Presse Canadienne

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié le 24 juillet 2025

Suicide chez les jeunes: certains signaux plus difficiles à détecter pour les parents

Deux profils se dégagent parmi les jeunes qui ont des pensées suicidaires, révèle une récente étude de l'Université McGill publiée dans la revue médicale Jama Psychiatry. On y apprend aussi que certains signes avant-coureurs de suicide chez les jeunes échappent souvent aux parents ou aux enseignants. Les chercheurs ont voulu comprendre comment ...

Publié le 24 juillet 2025

Une découverte montréalaise élucide l'épuisement des cellules immunitaires

Des chercheurs montréalais ont mis le doigt sur un facteur qui explique pourquoi les cellules immunitaires chargées de combattre les infections chroniques et même le cancer finissent par s'épuiser et perdre de leur efficacité. Cet «épuisement» limite notamment l'impact que peut avoir l'immunothérapie, qui compte pourtant parmi les développements ...

Publié le 24 juillet 2025

La chaleur et les orages sont de retour dans le sud du Québec

Après quelques jours de conditions météorologiques plus clémentes, la chaleur et les orages seront de retour dans le sud du Québec, jeudi et vendredi. Environnement Canada a publié un avertissement de chaleur pour le Grand Montréal, la Montérégie et Lanaudière, prévenant que du temps chaud et humide est à l'horizon. Selon l'agence fédérale, la ...