12 morts et plusieurs blessés
Attentat à Charlie Hebdo : une québécoise témoigne
Une collaboration de Jean-Luc Doumont (Lepoint.ca)
Jocelyne Cloutier-Collin, native de Normandin au au Saguenay Lac-Saint-Jean, vit depuis 2003 dans la banlieue parisienne. Elle raconte en primeur à notre confrère Jean-Luc Doumont, chef des nouvelles au Point.ca, l’ambiance actuelle à Paris après l’attentat à Charlie Hebdo qui a fait 12 morts, dont dix journalistes.
En avant-midi à Paris, les bureaux du journal Charlie Hebdo ont été l’objet d’un attentat meurtrier. Au total 12 morts, dont 10 journalistes. Les dessinateurs et caricaturistes Cabu, Wolinski, Tignous et Charb sont décédés.
Jocelyne Cloutier-Collin vit dans la banlieue parisienne depuis 2003. Native de Normandin, elle a décidé de quitter son Lac-Saint-Jean pour vivre dans la capitale qui plutôt de briller de mille feux, pleure ce matin de mille larmes.
Charlie Hebdo c’est l’irrévérence. Pour plusieurs Parisiens, l’attentat vient de toucher à la démocratie et à la liberté d’expression : « Disons que l’on considère Charlie Hebdo comme des héros. Ils ont toujours défendu cette liberté d’expression. Ils n’ont jamais eu peur d’affronter en face ceux qui les critiquaient », a-t-elle raconté au Point.ca.
Elle ajoute : « Ce que je peux observer de chez moi, c'est la peur dans les yeux des gens, mais surtout de l'indignation, car on touche à des libertés d'expressions qui sont très précieuse à la France, on a fait du mal à la démocratie française à leurs yeux et je les comprends, Charlie Hebdo était comment dire, un symbole en France et ce qui se passe en ce moment brise le coeur des Français. L'ambiance est difficile à expliquer, car il y a beaucoup de colère, je pense, et de la tristesse pour ces héros du journalisme. Je dirais même que l’ambiance est pourrie. Il y a des sentiments de peur qui sont mélangés à de la haine, donc forcément cela peut être disproportionné dans les mots ».
Selon elle, les médias sont consternés par cet attentat : « Les médias doivent mesurer leurs propos afin de ne pas soulever davantage les polémiques qui s’en suivront. Je vois qu’ils axent leurs propos surtout sur la démocratie, car la liberté d’expression est souillée », mentionne Jocelyne Cloutier-Collin.
La ville de Paris est sous une sécurité maximale depuis l’attentat. Pour Jocelyne Cloutier-Collin la consternation se retrouve même dans les rues de Paris : « Les Français se demandent comment cela se fait que cet attentat soit arrivé ! Le plan Vigipirate est lancé pour notre sécurité dans le territoire français », a-t-elle conclu.