Salle comble aux audiences du BAPE

Par Matthieu Max-Gessler
Plus de 100 personnes étaient présentes lors de la première soirée de consultation du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement sur le projet d’usine d’urée à Bécancour.
Quinze personnes ont pu poser leurs questions au promoteur IFFCO Canada lors de cette première séance, mardi soir à l’Auberge Godefroy, à Bécancour. Leur principale préoccupation: la quantité de gaz à effet de serre émise par la future usine.
IFFCO Canada reconnaît que son projet aura «un impact fort» sur l’émission de GES, soit une augmentation de 0,7% du bilan du Québec. L’entreprise affirme toutefois qu’elle les réduira du tiers en augmentant son approvisionnement en hydroélectricité.
«L’engagement que nous prenons ce soir et que nous avons pris depuis le début du projet, c’est de faire de cette usine-là une des usines avec les plus faibles empreintes carbones de son secteur», a rappelé Simon Pillarella, vice-président au développement des affaires d’IFFCO Canada.
Quelques déçus
Si le promoteur se veut rassurant, plusieurs personnes mettent en doute les chiffres qu’il avance. «On aurait aimé savoir comment ils ont mesuré leur impact sur l’émission de GES, mais on n’a pas de détails, déplore Marc Brullemans, coordonnateur du Comité vigilance gaz de schiste de la Mauricie. Malheureusement, je trouve que les différents ministères ne semblent pas équipés pour que les citoyens puissent avoir l’heure juste.»
C’est aussi l’avis de Jacques Rheault, citoyen de Trois-Rivières, déçu des réponses du Ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs du Québec. «J’ai obtenu un peu plus d’information de la part du promoteur, reconnaît-il. Mais au niveau du gouvernement et du Ministère, les réponses ne sont pas claires.»
Jusqu’à 1000 emplois supplémentaires
IFFCO Canada a également donné de nouveaux détails sur la création d’emplois. Jusqu’à 1000 personnes de plus pourraient travailler lors des opérations d’entretien et d’inspection, selon Steve Putska, représentant de l’entreprise. Le nombre d’employés lors des opérations régulières reste de 250.
La première phase des audiences se poursuivra mercredi après-midi. La commission d’enquête du BAPE recevra par la suite les mémoires sur le projet et entendra l’opinion et les suggestions des gens, le 1er octobre. Elle doit remettre son rapport au ministre de l’Environnement, Yves-François Blanchet, au plus tard le 27 décembre 2013.
L’usine d’urée d’IFFCO Canada serait construite sur l’ancien site de Norsk Hydro, dans le parc industriel de Bécancour. Elle pourrait être fonctionnelle dès 2017.