Le Foyer des marins lance un appel de détresse

Par Claudia Berthiaume
Le Foyer des marins, un organisme à but non lucratif qui œuvre au port de Trois-Rivières depuis 1998, a un besoin criant de bénévoles. On ne parle pas de fermeture à court terme, mais le manque de ressources pourrait amener une réduction des heures d’ouverture, ce qui signifierait le début de la fin pour le Foyer.
Voyant arriver le gouffre, le directeur du Foyer, l’abbé Jocelyn Robichaud, lance un appel à la population afin d’éviter le récif qui se dresse devant l’organisme qu’il a fondé il y a 15 ans. «Nous sommes actuellement une douzaine de bénévoles et il faudrait être au moins 20. La moyenne d’âge des gens qui donnent du temps ici est assez élevée, la majorité est retraitée», explique le fondateur.
Plusieurs bénévoles ne peuvent pas donner du temps toute l’année, d’autres travaillent et il y a les vacances d’été et d’hiver, ce qui fait en sorte qu’il y a de plus en plus de trous à combler dans l’horaire.
Le Foyer des marins est ouvert du lundi au samedi, de 13 h à 17 h et de 18h30 à 22 h, sauf les vendredis et samedis soir. «On voudrait simplement être capable de remplir toutes les plages horaires et remplacer les départs. Si on arrive à attirer suffisamment de personnes, on aimerait aussi étendre les heures, mais nous n’en sommes pas là», détaille l’abbé Robichaud.
Si l’organisme, par manque de ressources, devait diminuer ses périodes de disponibilité, les marins finiraient par déserter l’endroit, comme cela se fait actuellement dans d’autres Foyers dans le monde. «On s’y prend à l’avance pour éviter que ça meurt dans l’œuf», fait valoir le directeur.
De l’aide en tout genre
Être bénévole au Foyer des marins, ce n’est pas seulement accueillir les marins qui accostent au port de Trois-Rivières. Toute personne qui aurait du temps à donner dans une autre spécialité, comme la couture, l’informatique, la mécanique automobile ou autre, est la bienvenue.
Par exemple, lorsqu’un bateau étranger s’amarre au quai trifluvien, le Foyer hisse le drapeau du pays d’où provient l’équipage. Or, avec les forts vents qu’on connait au bord du fleuve, les drapeaux se dégradent rapidement. C’est pour des tâches comme celle-là, entre autres, ou pour réparer les vêtements qui sont donnés au Foyer et revendus aux marins, qu’une couturière serait bien utile.
Si quelqu’un s’occupe actuellement de l’entretien du système informatique de l’organisme, personne ne se charge de celui du véhicule du Foyer, qui sert à transporter les marins en ville pour des besoins particuliers. On manque aussi de mains pour aller faire les courses et trier les vêtements.
«Les possibilités de bénévolats sont infinies. Si les gens ne souhaitent pas être en contact avec les marins directement, mais donner du temps quand même, c’est tout à fait possible», souligne M. Robichaud.
La sécurité avant tout
Plusieurs personnes ont peur d’aller au port, ne sachant pas sur quel genre de marins elles pourraient tomber. À cet égard, le directeur du Foyer se fait rassurant. «Avec les nouvelles mesures de sécurité, tout le monde doit passer la guérite et s’identifier. Aussi, nos bénévoles sont toujours deux à la fois et ceux qui ne souhaitent pas monter sur les bateaux n’y sont jamais obligés, soutient l’abbé. Et ce n’est jamais arrivé, depuis 15 ans, qu’un marin soit déplacé avec un bénévole. Ils savent que nous sommes là pour les aider. S’ils se comportent mal, je n’ai qu’à envoyer un courriel et ils se retrouveront sur la <I>black list<I> partout dans le monde.»
Puisque les marins proviennent de l’entièreté du globe, il est souhaitable que les bénévoles parlent un anglais fonctionnel. Ce n’est toutefois pas une obligation étant donné que ceux-ci travaillent toujours en paire. Mais s’il y a une condition sine qua non pour œuvrer au Foyer des marins, ça demeure l’ouverture d’esprit.
Les personnes intéressées à donner de leur temps peuvent communiquer avec l’abbé Jocelyn Robichaud, au 819 373-7187.