Un été sur la route
De fin avril à la mi-septembre, Patrice Bouchard se promène de ville en ville afin d’opérer la grande roue de Beauce Carnaval. Incursion dans la vie quotidienne d’un forain.
Patrice Bouchard a 30 ans. Il opère des manèges depuis une dizaine d’années. «On va avoir une grande roue flambant neuve, veux-tu t’en occuper?» Cette question, posée par ses patrons chez Beauce Carnaval il y a quatre ans, Patrice s’en souvient comme si c’était hier. Il venait de terminer son diplôme d’études professionnelles en mécanique industrielle quand il s’est vu offrir l’opportunité d’opérer le fameux manège qui amuse autant les petits que les grands.
Une journée dans la vie d’un forain
De Sept-Îles à Chibougamau en passant par London en Ontario, chaque journée débute de la même manière pour le forain originaire de Baie-Comeau: deux œufs-bacon-saucisses. Une heure avant l’ouverture de la foire, il inspecte minutieusement son manège. Ensuite, c’est une véritable partie de plaisir qui commence. L’interaction avec les gens venus s’amuser et le grand air sont un véritable carburant pour le jeune Baie-Comois. «Les gens sont gentils. Ils me parlent, me posent des questions à propos de la grande roue. C’est plaisant», précise celui qui avoue s’ennuyer de sa famille, de ses amis, de sa conjointe et des enfants de celle-ci. «C’est sûr qu’avec des enfants, c’est plus difficile», confie-t-il avant d’avouer que les journées de mauvais temps passent beaucoup moins rapidement, parce que peu achalandées.
À la fermeture des manèges, Patrice se retranche dans son camion où il partage une chambre avec un collègue. «Ça ressemble à du camping. Je fais ma vie, l’autre fait ses affaires. On se croise, on se dit bonjour. On est comme une grande famille», observe-t-il à propos de ses confrères de travail qui sont en grande partie des hommes âgés entre 50 et 60 ans. Sur les sites, les employés de Beauce Carnaval disposent de tous les services nécessaires au quotidien: repas maison, douches, laveuses-sécheuses, etc.
Durant la saison hivernale, le mécanicien industriel procède à l’entretien des manèges dans les ateliers de Beauce Carnaval, une compagnie québécoise fondée en 1950 par Florian Vallée qui rêvait depuis sa jeunesse d’opérer un parc d’attraction ambulant.