L'union civile toujours plus populaire

Par Guillaume Jacob
Être marié par son meilleur ami, un parent ou une autre personne de son choix est de plus en plus populaire en Mauricie. Si le nombre total de mariages est stable, les unions célébrées par les «personnes désignées», elles, sont de plus en plus nombreuses dans la région.
De cinq en 2003, le nombre de mariages célébrés par des personnes désignées dans la région est passé à 133 l’an dernier, selon les données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).
Depuis 2002, toute personne peut célébrer un mariage ou une union civile à condition que ce soit la volonté des mariés et que le ministère de la Justice en donne l’autorisation (voir encadré).
Au cours de la dernière décennie, «la proportion des mariages célébrés dans les palais de justice diminue au profit des mariages célébrés par les notaires, mais surtout par les personnes désignées. C’est vraiment ce type de mariage qui gagne en popularité depuis quelques années», note Martine St-Amour, spécialiste du secteur mariage et nuptialité à l’ISQ.
Les personnes désignées peuvent être des maires, des fonctionnaires municipaux, mais aussi des amis ou des membres de la famille du couple. «C’est intéressant, car ça permet vraiment aux gens de célébrer leur mariage de façon très personnalisée», fait remarquer Martine St-Amour.
Le mariage civil plus populaire
Les changements apportés à la loi qui chapeaute le mariage ont participé à rendre le mariage civil plus populaire. «On voit, depuis le début des années 2000, la part des mariages civils qui augmente, et celle des mariages religieux qui diminue», indique Mme St-Amour.
Depuis dix ans, la baisse du nombre de mariages que le Québec connaissait depuis les années 1970 s’est stabilisée. «C’est la façon dont on se marie qui change depuis quelques années», indique Mme St-Amour.
Mariages tardifs
Autre tendance qui apparaît depuis quelques années : les couples se marient (ou se remarient) plus tardivement.
«Autrefois, la nuptialité était concentrée autour des années où le couple se formait et donnait naissance aux enfants, tandis que maintenant, ça arrive à différentes étapes dans la vie des couples, observe Martine St-Amour. Le rôle du mariage n’est plus le même, ce n’est plus une étape préalable à la venue des enfants.»
Marche à suivre
Dans le cas où de futurs mariés souhaitent qu’une personne de leur choix célèbre leur union, ils doivent d’abord remplir, avec la personne concernée, le formulaire intitulé Demande de désignation à titre de célébrant pour un mariage ou une union civile (disponible dans les palais de justice), avant de le transmettre à la Direction générale des services de justice, et ce, au moins trois mois avant la cérémonie.
La «personne désignée» doit être de citoyenneté canadienne ou être résident permanent établi au Québec, être majeure et capable d’exercer pleinement tous ses droits civils et ne pas avoir été déclarée coupable d’un acte criminel au cours des trois dernières années. Si elle répond aux critères, une trousse d’information lui est transmise.
Le mariage religieux: de l’engagement à la célébration
Les orgues des églises de la région vibrent de moins en moins souvent de la mélodie de la marche nuptiale. Le diocèse de Trois-Rivières ne peut que constater la baisse de popularité du mariage religieux, et remarquer comment le sens de ce rituel a pu changer avec le temps.
En 2012, seulement quatre paroisses sur les 67 que compte le diocèse de Trois-Rivières ont été le théâtre de plus de 10 mariages, rapporte Michel Leduc, responsable de la pastorale du mariage au Diocèse de Trois-Rivières.
De plus, presque les trois quarts des paroisses et dessertes du diocèse ont accueilli moins de 5 mariages l’an passé.
Si le nombre de mariages religieux est à la baisse chez les catholiques de la région, le sens qu’accordent à ce rituel ceux qui choisissent cette voie a aussi changé, remarque M. Leduc.
«Il y a cinquante ans, le mariage était considéré par tous comme un rite d’engagement, rappelle-t-il. Aujourd’hui, la plupart des gens qui se marient ont, en moyenne, entre 30 et 50 ans. Souvent, ils ont beaucoup d’années de vie conjugale et des enfants. Ce qu’ils viennent chercher, ce n’est donc pas le rite d’engagement, mais plutôt, je dirais, un rite de confirmation et de célébration de leur vie commune.»