Une Trifluvienne à la tête de Wella Canada

Par Joany Dufresne
Depuis son jeune âge, Élise Massicotte rêvait de travailler dans le domaine de la beauté en feuilletant des magazines. Aujourd’hui, la Trifluvienne, qui a dû combattre les préjugés contre les femmes en affaires, est la tête de Wella Canada, un important chef de file de produits coiffants de gamme professionnelle.
1 Est-ce difficile d’être à la tête d’une si grande entreprise?
Les gens ne sont pas habitués de voir une femme diriger une compagnie aussi grande. Je dois donc me montrer plus forte et prendre de plus grands défis que si j’étais un homme.
2 En tant que Québécoise, vous connaissez les besoins du marché ici. Quelles sont les différences au Québec?
C’est important de bien comprendre les différences entre les Québécoises et les Canadiennes anglophones. Les Québécoises sont plus près de la mode et elles sont plus extraverties que les autres Canadiennes. Nous avons fait plusieurs études et elles démontrent que les Québécoises s’assument plus dans la beauté. Elles sont plus à l’aise avec leur sensualité et leur sexualité. Elles n’ont pas peur de s’affirmer contrairement aux Canadiennes anglophones.
3 Vous vous êtes donné comme mission d’aider les jeunes artistes coiffeurs à se bâtir une carrière et à réaliser leur rêve. Comment y parvenez-vous?
J’essaie d’agir en tant que mentor et de les inspirer. On offre beaucoup de classes de soutien soit avec les salons ou à notre studio de Toronto. On a créé des plateformes où ils peuvent apprendre, mais aussi faire des compétitions. C’est la meilleure façon, car ils sont amenés à se dépasser et à sortir de leur zone de confort, ce qui fait qu’ils performent mieux habituellement.
4 Que préférez-vous de votre métier?
Quand tu es à la tête d’une compagnie, tu dois prendre des décisions, faire avancer les choses et changer la façon dont le Québec et le Canada sont perçus dans le monde de la beauté. De plus, je travaille avec des gens vraiment plaisants. Ce sont des artistes, ils ont toujours des bonnes idées et ils sont toujours de bonne humeur. C’est très motivant pour moi.
5 Si vous étiez première ministre du Québec, quelle serait votre première décision?
Que tout le monde soit beau. Je pense que les gens qui se sentent bien dans leur peau et qui se sentent beaux sont plus ouverts aux autres et ils performent plus dans les divers aspects de leur vie.
6 Qu’est-ce qui vous rend heureuse?
Que ma famille soit heureuse et en santé.
7 Qu’est-ce qui vous met en colère?
Les gens qui ne prennent pas leurs responsabilités, quelles qu’elles soient.
8 Avez-vous des modèles, des héros?
Ma mère m’inspire beaucoup et Albert Einstein aussi. Il a passé à travers plusieurs épreuves. Les gens le croyaient fou, mais il avait une idée fixe qui lui a permis d’apporter beaucoup au monde. Pour moi, ça signifie que quand on a une vision, il faut foncer, peu importe ce que les autres pensent de toi.
9 Que faites-vous pour améliorer le monde?
En tant que dirigeante d’entreprise, j’ai des objectifs à atteindre, mais j’essaie de tout le monde avec qui je fais affaire d’être respectueuse. Si les gens se démontraient plus de respect, le monde irait mieux.
10 Avez-vous un rêve à réaliser?
Je souhaite ouvrir les portes à toutes les femmes qui vont me suivre. Être une des premières femmes dirigeantes de Wella Canada n’a pas toujours été facile. J’aimerais donc que ça soit plus facile pour les suivantes et qu’elles n’aient pas à passer à travers ce que moi j’ai traversé.
En rafale
Âge :50 ans
Naissance :à Trois-Rivières
Résidence :à Toronto
Famille :J’ai deux enfants; une fille de 15 ans et un garçon de 11 ans
Lecture :Je lis, en anglais, le livre Chicken Soup for the Mother’s Soul
Musique :C’est quétaine, mais c’est la vérité. J’aime écouter du Roch Voisine.
Cinéma :Chaque Noël, j’écoute It’s a Wonderfull Life
Loisirs :J’aime beaucoup les sports, dont le hockey et le soccer. Mais je suis une passionnée d’équitation, selle anglaise, où on effectue des sauts.