Poursuite de 1,75 M$ contre le Séminaire Saint-Joseph pour agression sexuelle

Par TVA NOUVELLES
Un ancien élève du Séminaire Saint-Joseph réclame près de 2 M$ à l’institution et au diocèse de Trois-Rivières. Il dit avoir été agressé sexuellement par quatre religieux et un laïc dans les années 60.
:René Baril, 65 ans, affirme avoir été victime de sévices sexuels à répétition à l’intérieur des murs du Séminaire Saint-Joseph, alors qu’il était pensionnaire de 1959 jusqu’à son départ en 1966.
«Dès sa première année, il y a eu des évènements que l’on pourrait qualifier d’agressions sexuelles et ils se sont échelonnés sur quelques années avec une pause. Un moment donné, il a souffert de psychose à cause de cette situation», précise son avocat, Me René Duval.
Cinq hommes sont visés par la poursuite. Deux d’entre eux, le frère André et l’abbé Grégoire Tessier, auraient abusé M. Baril à de nombreuses reprises. Pour les trois autres, dont Yvon Marineau, les gestes n’auraient été commis qu’à une seule reprise.
Six autres employés du Séminaire et de l’Évêché sont aussi accusés d’avoir fermé les yeux et de ne pas avoir aidé la jeune victime qu’ils ne croyaient pas.
50 ans plus tard
S’il a fallu plus de 50 années à M. Baril pour poursuivre ses agresseurs, c’est qu’il y a eu tout un cheminement psychologique derrière ses démarches.
Bien qu’il porte plainte au civil, la victime aurait pu porter au criminel. «Mon client a favorisé le civil à ce moment-ci. Mais, rien n’empêche la police d’ouvrir une enquête tout comme rien n’empêche le directeur des poursuites criminelles et pénales de porter des accusations», ajoute l’avocat de M. Baril.
Questionnés à ce sujet, les policiers ont affirmé qu’ils n’enquêteraient que si une plainte était déposée.
Assumer ses responsabilités
La requête de 1,75 M$ est adressée à la direction du Séminaire Saint-Joseph, car elle avait la responsabilité de ses employés fautifs, et au Diocèse de Trois-Rivières. C’est la corporation épiscopale qui avait autorité sur les dirigeants de l’institution scolaire.
«On devra prendre connaissance du contenu (de la requête) et l’analyser en profondeur. Ce sont des allégations importantes qui demandent une analyse sérieuse», mentionne Pierre Normand, directeur général.