Des commerçants souhaitent la dispersion des stationnements

Par Guillaume Jacob
Une poignée de commerçants du centre-ville dénonce la concentration de motocyclettes sur la rue Notre-Dame, là où se trouve la grande majorité des stationnements pour ce type de véhicule. Dans une lettre dont l’Écho a obtenu copie, ils pressent la Ville de répartir ces stationnements sur un plus grand territoire.
Depuis que des travaux sont en cours à la place du Flambeau, autour de laquelle se trouvaient auparavant plusieurs stationnements réservés aux motos, la Ville a repositionné 42 places au nord de la rue Notre-Dame, quelques dizaines de mètres à l’est de l’intersection de la rue des Forges.
Ces espaces sont réservés aux voitures durant les heures où le stationnement payant est en vigueur, et aux motos le reste du temps. À cela s’ajoutent 35 places de stationnement déjà existantes du côté sud de la rue Notre-Dame, à peu près à la même hauteur.
À cet endroit, jusqu’à 87 motos peuvent donc se garer sur quelques dizaines de mètres.
Bruit
Dans une lettre envoyée à la Ville, plusieurs commerçants et résidants de cette zone déplorent le bruit occasionné par les engins à deux roues. Les moteurs pétaradants peuvent émettre jusqu’à 110 décibels pour les modèles modifiés, selon un des relevés effectués en 2009 par la Société de développement commercial (SDC).
«Bien que de plus en plus de motocyclistes soient sensibilisés au bruit excessif produit par leur engin, il reste encore beaucoup de travail à faire en ce sens, peut-on lire dans la lettre. La nuisance sonore qu’engendre les motos est irritante et nuisible pour les résidants, les gens d’affaires et pour les différents utilisateurs du centre-ville.»
De plus, les espaces de stationnement réservés aux motos du côté nord de la rue Notre-Dame représentent des places de moins pour les automobilistes, ce que déplorent les commerçants. Surtout qu’en vertu du statut de zone touristique du centre-ville, les commerces peuvent ouvrir leurs portes en dehors des heures permises par la loi.
«La rue Notre-Dame Centre étant commerciale, plusieurs places d’affaires usent de ce privilège durant la période estivale, ce qui rend d’autant plus essentiel pour la clientèle l’accès à des stationnements automobiles», écrivent-ils.
Disperser les stationnements pour motos
Les signataires de la lettre proposent à la Ville de disperser les stationnements réservés aux motocyclettes sur tout le territoire du centre-ville. «Aucune autre municipalité au Québec ne permet une telle concentration de motos sur son territoire», affirment-ils.
Plusieurs commerçants ont aussi fait part de leurs doléances à la Société de développement commercial du centre-ville (SDC), confirme la directrice générale, Catherine Raymond. «Les plaintes sont nombreuses.»
La directrice générale a entrepris des démarches pour rencontrer les responsables du stationnement à la Ville et tenter de trouver une solution. Elle tient à souligner que le problème n’est pas les motocyclistes, mais la concentration du stationnement.
«J’ai regardé ailleurs au Québec, et le plus gros stationnement de motos en milieu urbain que j’ai trouvé est à Montréal, près du boulevard métropolitain, et comporte 54 espaces.»
La Ville ouverte aux discussions
C’est à la demande des motocyclistes que la Ville a créé les places de stationnement du côté nord de la rue Notre-Dame Centre. Une pétition demandant plus de stationnements avait été déposée à la Ville lorsqu’a commencé le chantier de la place Pierre-Boucher.
«Le problème qu’on avait avec les stationnements de moto, c’est le manque de place en dehors des heures ouvrables», rapporte le porte-parole de la Ville, Yvan Toutant. C’est pourquoi ces 42 places sur le côté nord de la rue Notre-Dame sont réservées aux motos seulement les soirs et fins de semaine.
Déjà, le stationnement au centre-ville est un casse-tête, particulièrement l’été lors des évènements, note M. Toutant. Pour l’instant, le stationnement réservé aux motos sur Notre-Dame est la meilleure solution que la Ville ait trouvé, indique-t-il.
Mais, «si les commerçants ont des suggestions concrètes à nous faire, on va les écouter», assure-t-il. On ne ferme jamais la porte à quelqu’un qui veut nous parler. «S’ils ont une idée intéressante et faisable, pourquoi pas.»