Puits domestiques à risque dans la région

Par Guillaume Jacob
Un peu moins de la moitié des puits domestiques du sud-ouest de la Mauricie pourraient ne pas répondre aux normes bactériologiques en vigueur. C’est ce que démontre une recherche menée par une équipe de l’Université du Québec à Trois-Rivières au cours des quatre dernières années.
Un peu moins de 40 % des puits sondés par l’équipe de l’UQTR fournissaient une eau qui ne répond pas aux normes bactériologiques. De plus, 9% des puits ne se conforment pas à la norme sur les coliformes fécaux.
Sur tout le sud-ouest de la région, territoire visé par cette étude, environ 18 000 personnes s’approvisionnent en eau à partir de puits domestiques privés.
Le facteur de contamination le plus important est l’aménagement local des puits, explique Stéphane Campeau, géographe et professeur au Département des sciences de l’environnement. «C'est-à-dire qu’il peut y avoir infiltration de contaminants provenant d’une fosse septique, par exemple.»
Manque d’entretien
Bon nombre de propriétaires n’entretiennent pas assez régulièrement leur puits, ont constaté les chercheurs. «Normalement, les propriétaires doivent faire un suivi chaque année ou aux deux ans», rappelle M. Campeau. Or, les chercheurs ont constaté que près de la moitié des propriétaires disent ignorer les procédures de nettoyage ou de décontamination de leur puits.
Les ménages qui s’approvisionnent à un puits qui ne répond pas aux normes courent le risque de souffrir de problèmes intestinaux, comme la gastro-entérite. «C’est rarement très grave, souligne Stéphane Campeau. Par contre, les visiteurs qui ne sont pas habitués de boire pareille eau peuvent avoir des malaises plus importants.»
Le risque de contracter la bactérie E. coli est aussi à considérer. Dans certains cas rares, cette bactérie peut entraîner des troubles graves et même la mort, comme ça a déjà été le cas en Ontario, rappelle M. Campeau.
Situation à Trois-Rivières
Dans le cadre de cette étude, qui visait à mieux connaître les eaux souterraines de tout le sud-ouest de la Mauricie, l’équipe de l’UQTR s’est aussi penchée sur l’état des réserves à Trois-Rivières. Tout l’Est de la ville s’approvisionne encore principalement à partir de la nappe phréatique.
Le professeur Stéphane Campeau indique que les réserves d’eau souterraine ne sont pas près de s’épuiser dans ce secteur. Le problème, c’est plutôt que plusieurs puits ne se rechargent pas toujours aussi rapidement que les besoins le demanderaient.
«Certaines années où la neige est moins abondante durant l’hiver, la recharge de ces puits se fait moins bien, et on atteint la limite de leur capacité à un moment durant l’été.»