Le syndicat déplore la décision du conseil municipal

Par Guillaume Jacob
L’Association des policiers et pompiers de Trois-Rivières dénonce la décision prise lundi par le conseil municipal de suspendre sans solde les quatre policiers impliqués dans l’arrestation musclée d’Alexis Vadeboncoeur.
Ces quatre agents, suspendus avec solde depuis le 8 février, sont en attente d’un procès en cour criminelle pour sept chefs d’accusation en lien avec cette désormais célèbre arrestation, captée par une vidéo de sécurité.
Pour l’Association, la décision du conseil d’enlever leur solde aux policiers constitue une entorse à leur droit à la présomption d’innocence. «En agissant ainsi, le conseil de ville les condamne littéralement sur la place publique et les empêche en plus de pouvoir subvenir aux besoins de leurs familles», a déclaré le président de l’Association, Louis Lesage.
Celui-ci exhorte le conseil à revenir sur sa décision. «Nous demandons sincèrement de reconnaître qu’il n’y a que les tribunaux qui ont la capacité et l’expertise nécessaires pour évaluer et déterminer le sort de nos confrères et de notre consœur», a ajouté Louis Lesage.
Grief
L’Association compte prendre les moyens qu’il faudra pour casser cette décision. Le dépôt d’un grief pourrait être un premier pas en ce sens.
«Ce matin, nous avons fait le point avec nos "aviseurs légaux" et il est clair que la convention collective n’est pas respectée», a indiqué M. Lesage. Une affirmation en pleine contradiction avec ce que la ville – qui dit aussi avoir consulté ses avocats – a soutenu lundi.
Le conseil municipal a aussi fondé sa décision sur la recommandation de la Direction de la Sécurité publique de Trois-Rivières, que le président de l’Association n’a pas manqué d’égratigner. «La Direction a pris le chemin le plus facile, celui de les condamner immédiatement au nom d’une pseudo-intégrité», a-t-il dénoncé.
Cette recommandation de la Direction est elle-même issue des conclusions d’une enquête disciplinaire interne.
L’Association pourvoira
Entretemps, l’Association des policiers et pompiers de Trois-Rivières compensera les quatre agents suspendus en leur versant un montant qui pourrait équivaloir à leur salaire. «On va épauler nos membres», a insisté M. Lesage.