Les taxis de plus en plus verts

Par Claudia Berthiaume
Des 78 taxis réguliers qui roulent sur le territoire trifluvien, le quart sont des véhicules hybrides. Bien que les automobiles qui carburent à l’électricité et à l’essence coûtent plus cher à l’achat, les propriétaires de taxis font des économies considérables en faisant l’acquisition de ce type de véhicule.
À Trois-Rivières, Taxi Coop et Taxi Élite sont les deux principales compagnies qui couvrent le réseau routier. Elles se partagent les 78 permis d’opération octroyés par la Commission des transports du Québec. La principale motivation des propriétaires pour faire le saut vers cette technologie est le prix élevé de l’essence.
Taxi Élite
Taxi Élite a été fondé le 3 mai 2010. L’entreprise détient actuellement huit voitures, dont six sont hybrides. Les actionnaires projettent de changer les deux derniers véhicules à essence pour des hybrides dès la fin de leur vie utile, soit d’ici la prochaine année et demie.
«Au départ, nous n’avions aucune voiture hybride. Leur réputation n’était pas très bonne à l’époque non plus», se souvient l’un des propriétaires de Taxi Élite, Jacques De Montigny.
Après avoir pris conseil auprès de collègues provenant de d’autres régions du Québec, M. De Montigny a décidé de faire le saut à l’été 2011. Lorsqu’on lui demande pourquoi, la réponse est instantanée: «c’est simple, 1,39 $/litre!».
Puisqu’il y a peu de voitures hybrides d’occasion, Jacques De Montigny a dû acheter des automobiles neuves. «Il y a moins de choix lorsqu’on va dans l’hybride, mais ce n’est pas une contrainte pour moi. Avec le temps, nous avons rentabilisé nos investissements, en plus de donner un coup de pouce à l’environnement», indique-t-il.
Dans la mesure où ses véhicules roulent principalement en ville, le propriétaire évalue ses économies d’essence à près de 33 % depuis l’acquisition de Toyota Camry et Prius.
Taxi Coop
Du côté de Taxi Coop, la première voiture hybride a été achetée en 2008. Aujourd’hui, l’entreprise compte huit Toyota Prius, cinq Toyota Camry et une Ford Fusion hybrides.
Chez Taxi Coop, la majorité des chauffeurs sont des travailleurs autonomes, c’est-à-dire que beaucoup d’entre eux conduisent leur propre véhicule. «Nous n’avons pas vraiment fait de sensibilisation auprès des chauffeurs pour qu’ils changent leur véhicule. Ceux qui ont des hybrides font des économies substantielles, alors les gens en parlent», observe Michel Levasseur, directeur général de Taxi Coop.
Selon ses estimations, la consommation d’essence est réduite de moitié avec une automobile hybride. «Quand tu vois la différence directement dans tes poches, c’est plus tentant d’acheter un véhicule neuf», souligne M. Levasseur.
Les deux dirigeants à qui L’Écho a parlé ne voient aucun inconvénient à la technologie hybride. Seule ombre au tableau pour le dg de Taxi Coop, «certains clients exigent des véhicules intermédiaires et ce ne sont pas tous les hybrides qui entrent dans cette catégorie.»
Si la principale raison qui pousse les propriétaires à changer de voiture est l’économie, l’impact sur l’environnement n’est qu’un atout de plus.
Un achat rentable
Jusqu’à tout récemment, un programme du ministère des Transports du Québec (MTQ) permettait aux acquéreurs de taxis hybrides d’obtenir jusqu’à 2000 $ en subvention.
Selon le directeur des ventes de Trois-Rivières Toyota, Pierre Ducharme, une Camry à essence se vend 23 000 $, alors que le même véhicule pourvu de la technologie hybride coûte 27 710 $. Pour une Toyota Prius, il faut débourser 26 100 $.
Le fait qu’il faille dépenser près de 5000 $ de plus pour une voiture hybride n’a pas découragé les propriétaires de taxis à qui L’Écho a parlé, vu les économies substantielles que ceux-ci réalisent sur l’essence chaque semaine.
De plus, le ministère des Transports du Québec octroyait, jusqu’au 31 mars dernier, une subvention pouvant atteindre 2000 $ lors de l’achat d’une voiture hybride à des fins de transport routier de personnes.
«Ce programme, en vigueur depuis le 1er janvier 2007, visait à favoriser l’introduction de nouvelles technologies pour améliorer l’efficacité énergétique dans le transport routier de personnes», précise Mario St-Pierre, porte-parole du MTQ.
Pendant les six années d’existence du programme, 358 demandes pour des taxis hybrides ont été reçues de partout en province. Au total, plus de 700 000 $ ont été versés. «Si les acquéreurs se procuraient des véhicules d’occasion, le montant de la subvention était ajusté en proportion de l’âge du véhicule», ajoute M. St-Pierre.
Cette aide du gouvernement venait, à toutes fins pratiques, réduire de moitié le supplément à débourser lors de l’achat d’un véhicule hybride – de 4710$ à 2710$ –. Elle devenait donc un incitatif de plus pour les chauffeurs de taxis. Ce programme n’est toutefois plus disponible.
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