Marie-Sol enfin de retour à la maison
Marie-Sol St-Onge et son conjoint, Alin Robert, sont restés unis malgré la maladie, ce qui est loin d’être le cas de la majorité des couples dans cette situation.
La première oeuvre effectuée par Marie-Sol depuis la découverte de la bactérie mangeuse de chair et ses affreuses conséquences.
Marie-Sol a recommencé la pratique de plusieurs activités, dont celle de jouer à des jeux vidéo avec ses enfants grâce à la console Nintendo Wii.

Par Nicolas Ducharme
Après quatre mois passés à l’Institut de réadaptation de Montréal, Marie-Sol St-Onge est de retour à la maison pour de bon. C’est avec un large de sourire et un optimiste renversant que la mère de famille aborde sa nouvelle vie.
«Enfin, nous sommes à la maison. Ça fait longtemps qu’on attendait ça. Tout le temps de l’hospitalisation, on ne rêvait que de revenir dans notre petit chez nous. La réadaptation, c’est long, et c’est comme être hospitalisé», se souvient-elle.
Victime de la bactérie mangeuse de chair le 8 mars 2012, Marie-Sol a frôlé la mort. Même si elle a survécu, sa vie a basculé, puisque les médecins ont dû lui amputer les jambes et les bras.
Depuis quatre mois, elle prenait la route de Montréal tous les lundis et y restait jusqu’au jeudi afin de travailler avec les physiothérapeutes de l’Institut. À l’aide de prothèses, elle a dû réapprendre à marcher et à saisir des objets.
«Je suis de plus en plus en forme avec tout l’entraînement que j’ai fait. J’étais capable de jouer au badminton avec un ballon gonflé», rigole-t-elle.
Marie-Sol reprend lentement mais sûrement ses activités de tous les jours, comme la cuisine et le ménage. Elle rêve du jour où elle pourra faire l’épicerie. Le plus important, c’est qu’elle est maintenant capable de saisir un pinceau et de pratiquer sa passion, la peinture, elle qui est une artiste professionnelle.
Un optimisme contagieux
L’optimisme et la joie de vivre que dégage la mère de 35 ans en compagnie de son conjoint, Alin Robert, sont frappant. Il n’est pas question pour eux de s’apitoyer sur leur sort.
«Je n’ai pas le choix de vivre comme ça. Si nous ne l’acceptons pas, nous n’avancerons pas», observe-t-elle sereinement. Cette prise de conscience a aussi été réussie par ses enfants, Ludovic et Louis-Mathis, qui font maintenant «des blagues d’handicapés» avec leur mère.
L’amour a sans contredit eu un rôle à jouer dans sa réhabilitation, qui s’est faite si rapidement que certains intervenants lui suggéraient de ralentir.
«Nous nous sommes fait dire que nous étions bons, puisque 80 % des couples divorcent à la suite d’une amputation d’un membre. J’en ai perdu quatre », rappelle-t-elle.
«Ce n’était que du négatif. Il fallait faire avec les amputations, mais aussi d’autres choses comme les plaies de lit. Il fallait rester positif malgré tout», ajoute son conjoint.
Marie-Sol profite maintenant de prothèses pour ses jambes qui lui permettent de marcher librement, bien qu’elle doive ménager ses efforts afin de ne pas s’épuiser. Un atout précieux qui lui a permis d’aller jouer dans la neige cet hiver avec ses enfants. Quant à ses membres supérieurs, elle profitera prochainement d’une main robotisée de dernière technologie qui lui permettra d’effectuer plusieurs tâches avec beaucoup plus de précision.
Les dépenses s’additionnent
D’importants changements ont dû être apportés au mode de vie des Robert – St-Onge, si bien que les factures s’empilent. Le couple s’estime tout de même extrêmement chanceux de pouvoir compter sur la générosité des Mauriciens.
La plus importante dépense à venir sera celle de l’achat d’une prothèse pour sa main gauche, puisque la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) ne défraie que les coûts d’achat que pour sa main droite. Marie-Sol devra donc se contenter d’une main gauche d’allure différente et moins polyvalente que sa droite.
« Nous ne devions même pas obtenir celle de droite, qui aurait dû être refusée. Mais à force de démarches, le tout a été accepté. On en espère autant pour la droite », souligne Marie-Sol.
« Sinon, ce sera l’objectif d’une vie que d’amasser les 30 000 $ nécessaires pour en faire l’achat, ce qui n’inclut pas l’entretien. Tout va être à nos frais », ajoute Alin Robert.
Le couple déplore d’ailleurs les façons de faire de la RAMQ, qui a traité son cas « en pièces détachées », plutôt que de considérer les conséquences reliées à la perte de quatre membres simultanément.
Plusieurs projets en vue
L’achat de cette main robotisée n’est qu’une des multiples dépenses que le couple a dû effectuer depuis la découverte de la maladie. Afin de permettre à Marie-Sol de se déplacer en fauteuil roulant, un ascenseur a dû être installé dans la maison au coût de 45 000 $. D’autres aménagements permettant de répondre à ses besoins primaires ont aussi été nécessaires.
La prochaine étape sera de construire une nouvelle sortie extérieure donnant sur le patio afin de s’assurer que Marie-Sol puisse facilement évacuer la maison en cas d’incendie. Une modification de son atelier sera aussi nécessaire pour lui permettre de travailler, puisqu’elle n’a aucunement l’intention de cesser la peinture malgré son handicap.
La générosité de la population
Dans le but de l’aider, la Légion royale canadienne organisera un souper-bénéfice le 4 mai prochain au Centre des Ormeaux. Le prix des billets a été fixé à 15 $ et tous les profits seront remis à la famille Robert – St-Onge. Il est possible de se procurer des billets au 819 375-1130. Marie-Sol reste d’ailleurs surprise et des plus reconnaissantes de la générosité des gens de la Mauricie à son endroit.
« On voit que les gens de Trois-Rivières sont encore généreux. À Montréal, je ne suis pas certaine qu’il y aurait eu un tel élan de solidarité. J’espère avoir reçu ma prothèse pour serrer la main des personnes qui y seront. »
1 commentaires
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wow...je le redis encore......un optimiste contagieux.....comment fais-t'elle?
Bravo......ouffff..