Maltraitance chez les aînés: Un projet-pilote pour la Mauricie
Par Joany Dufresne
Les personnes âgées victimes de maltraitance pourront bientôt bénéficier d’aide pour poursuivre leur agresseur. L’Agence de la santé et des services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec travaille actuellement sur l’élaboration d’une procédure d’intervention sociojudiciaire concernant les formes criminelles de maltraitance envers les aînés.
Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du Plan d’action gouvernemental pour contrer la maltraitance envers les personnes aînées 2010-2015, est une première au Québec.
Toujours en développement avec les divers partenaires, la procédure devrait entrer en vigueur à l’hiver 2014. Si ce projet pilote connaît du succès dans la région, il pourrait être implanté à la grandeur de la province.
«On va l’expérimenter ici et à partir de nos évaluations annuelles, on va voir comment on coordonne les choses pour la suite», explique Hélène Gervais, responsable de la coordination régionale en matière de maltraitance envers les aînés à l’Agence de la santé et des services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec.
Pour les infractions criminelles
Seuls les cas de maltraitance physique, d’abus financier ou de négligence grave constituant une infraction criminelle et de l’exploitation au sens de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec seront encadrés par cette procédure d’intervention sociojudiciaire.
Toutes les autres situations de maltraitance ne constituant pas une infraction criminelle seront dirigées vers les organismes concernés.
Ce projet expérimental s’inspire de l’entente multisectorielle relative aux enfants victime d’abus sexuels, de mauvais traitements ou d’une absence de soins menaçant leur santé physique.
Le portrait de la Mauricie
Il est difficile soutient Mme Gervais de chiffrer le nombre de personnes aînées victimes de maltraitance en Mauricie. Une étude canadienne stipule qu’entre 4% et 7% des aînés résidant à domicile (incluant les résidences privées) sont victimes de maltraitance. Selon cette statistique, entre 1800 et 3200 aînés vivraient l’une ou l’autre des formes de maltraitance dans la région.
«On pense qu’il y en a beaucoup plus que ça, ajoute Mme Gervais. Ce n’est que la pointe de l’iceberg.»
Pour elle, il est important de mettre l’accent sur la dénonciation, car trop de personnes sont encore hésitantes à faire part des abus dont ils sont victimes. La proximité et les liens de confiance qu’ils ont développés avec les agresseurs sont à la base de cette hésitation. Rappelons que les formes les plus fréquentes de maltraitance sont d’ordres financier et psychologique.
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