Contrat adjugé pour rénover le manoir des Jésuites

Par Guillaume Jacob
Le manoir des Jésuites, situé à deux pas du Sanctuaire Notre-Dame du Cap, retrouvera ses airs d’origine. Propriété de la Ville, la bâtisse, qui date de 1742, sera restaurée par l’entreprise Construction Richard Champagne. Le conseil municipal a adjugé le contrat de 766 000 $ lors de sa dernière séance publique.
Le ministère de la Culture et des Communications du Québec assumera une partie de la facture, le bâtiment étant classé monument historique.
Une rencontre est prévue vendredi avec l’entrepreneur pour établir le calendrier des travaux. Ceux-ci pourraient commencer dès cet automne, mais la majeure partie de l’ouvrage sera réalisée le printemps prochain.
Le chantier consistera à démolir les deux étages supérieurs de la bâtisse, ajoutés vers 1903, pour ne garder que le premier, qui date de 1742. Comme l’explique le porte-parole de la Ville, Yvan Toutant, la structure portante de l’immeuble était déjà très altérée et n’aurait pu soutenir les étages supérieurs. « On est déjà chanceux que ce bâtiment soit encore debout. »
Des airs d’autrefois
Ainsi, les travaux viseront à redonner au manoir l’apparence qu’il avait au 18e siècle. La Ville de Trois-Rivières est devenue propriétaire de la bâtisse il y a un peu plus d’un an. Les Oblats de Marie Immaculée l’avaient cédée à condition que la Ville procède à sa réfection.
Lorsque la Ville avait évoqué la possibilité de détruire les étages supérieurs, le Conseil des monuments et sites du Québec avait désapprouvé, la destruction des parties plus récentes étant considérée comme une perte pour la mémoire collective et contraire à la Charte de Venise.
À terme, le manoir des Jésuites accueillera une exposition permanente sur son histoire. La Corporation de développement culturel et Patrimoine Trois-Rivières collaborent à sa conception. Trois principales pièces seront aménagées et permettront de retracer le passé du bâtiment tout au long des 18e, 19e et 20e siècles.
Un peu d’histoire
La bâtisse a été construire en 1742 par François Rocheleau sur un terrain appartenant aux missionnaires jésuites, alors propriétaires de la seigneurie du Cap-de-la-Madeleine. M. Rocheleau devait réserver une chambre aux Jésuites de passage, peut-on lire sur le Réportoire du patrimoine culturel du Québec du ministère de la Culture. Après la conquête britannique, la maison revient aux Rocheleau, qui l’occuperont sur cinq générations.
Onésime Toupin en devient le propriétaire en 1871. Il transforme la bâtisse en maison de chambres pour accueillir les pèlerins venus prier au Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap. En 1903, il ajoute deux étages. En 1911, la maison passe aux mains du docteur Charles Numa de Blois, puis, en 1949, devient la propriété des Oblats de Marie-Immaculée. Elle est citée monument historique en 2000.
L’appellation « manoir des Jésuites » remonte au début du 20e siècle, alors qu’on croyait à tort qu’il s’agissait de la première résidence des Jésuites érigée en 1651.