UQTR: les étudiants en congé de cours jeudi

Par Nicolas Ducharme
La rectrice de l'Université du Québec à Trois-Rivières, Nadia Ghazzali, a annoncé mercredi matin que les étudiants bénéficieront d'une journée de travaux et d'études le 22 mars. Ils pourront donc aller manifester contre la hausse des frais de scolarité dans les rues de Montréal sans craindre de manquer un examen ou un cours.
Puisqu'au sens de la loi, l'UQTR n'est pas en mesure de décréter une suspension des cours, l'institution a plutôt pris la décision d'utiliser l'expression « journée de travaux et d'études » pour s'assurer d'agir en toute légalité.
« C'est un événement qui est majeur qui va se passer dans toute la province. Nous attendions que l'Association générale étudiante (AGE UQTR) nous fasse une demande formelle, ce qui a été fait mardi après-midi. Ils nous ont demandé de lever les cours le 22 mars. Selon la loi, nous ne pouvons pas lever les cours. Nous cherchions donc une solution dans le respect de tous les membres de la communauté, puisque certains étudiants ont payé pour des cours. »
La journée de travaux et d'études s'appliquera pour les étudiants de Trois-Rivières, mais aussi à ceux hors campus. Toutefois, les stages et les cliniques se poursuivront à un rythme normal.
Pour le président de l'AGE UQTR Hugo Mailhot-Couture, il s'agit ici d'une victoire pour le mouvement contre la hausse des frais de scolarité.
« Ce ne sont pas les mêmes mots, mais ça reste la même finalité. Mais le combat est contre le gouvernement et nous comptons le gagner. »
Les cours reprendront donc vendredi à l'UQTR. Toutefois, l'AGE UQTR compte poursuivre ses opérations commandos, qui consistent à faire du bruit dans les corridors pour empêcher la tenue des cours.
« Nous voulons nous assurer que notre mandat de grève sera respecté », précise Mailhot-Couture.
Un vote contesté
Alors que les étudiants contre la hausse se réjouissent du décret annoncé mercredi par l'UQTR, ils pourraient bien voir la grève générale illimitée prendre fin rapidement. L'AGE UQTR tient présentement un vote de reconduction sur le portail internet des universitaires qui se terminera sur le coup de midi, vendredi.
D'ailleurs, cette manière de faire a été contestée par quelques étudiants de Philosophie et d'Études québécoises, qui ont obtenu l'appui de leur association départementale.
Selon un communiqué émis mercredi, ils critiquent la légitimité de ce vote de grève, puisqu'il ne sera pas tenu en assemblée générale, comme ce fut le cas lors du premier scrutin.
Pour Hugo Mailhot-Couture, la manière de procéder ne fait pas de doute.
« Nous reconnaissons la légitimité de leur demande. Cependant, pour la sécurité des étudiants et de nos membres, et selon nos avis juridiques, nous allons maintenir cette décision. »
Si le mandat de grève n'était pas reconduit, la rectrice maintient que son équipe de direction est au travail pour s'assurer du bon déroulement de la reprise.
« Il faut s'assurer de la validité de la session. Des universités comme l'UQAM ont déjà prévu des moments de reprises. Il faut réfléchir, comme direction, à ce qu'il faut faire. Je ne suis toutefois pas en mesure de vous dire ce que nous allons faire exactement. Plusieurs scénarios sont possibles. »
Finalement, le vice-recteur à l'administration, finances et vie étudiante, Claude Arbour, a révélé durant le point de presse que des automobilistes ayant commis des gestes dangereux envers les personnes tenant les piquets de grève lundi avaient été rencontrées par la Sécurité publique de Trois-Rivières. Un des conducteurs aurait reçu une amende salée avoisinant les 1000 $.
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