L'UQTR ne lèvera pas les cours

Par Nicolas Ducharme
En cette deuxième journée de manifestation à l'Université du Québec à Trois-Rivières, la direction a réitéré sa position mardi avant-midi. Il n'est aucunement question de lever les cours.
En point de presse, le vice-recteur à l'administration, finances et vie étudiante, Claude Arbour, a laissé savoir que l'Association générale étudiante de l'UQTR (AGE UQTR) avait encore une fois déposé une demande de suspension complète des cours mardi. L'Université n'a toutefois pas l'intention d'aller en ce sens pour des raisons que M. Arbour qualifie de légales.
« Nous n'avons pas le droit, au niveau de la loi, de suspendre les cours. Nous pourrions même être poursuivis si nous cessions l'offre de cours. »
Toutefois, l'UQTR a fait parvenir un message à son corps enseignant, leur permettant de ne pas dispenser les cours si la situation n'était pas appropriée.
« C'est au enseignants, si les conditions ne sont pas propices, de cesser les cours. Il n'y a pas de chasse aux sorcières pour voir qui les donnent ou non. Notre rôle n'est pas de brimer les droits des étudiants, mais plutôt de tenter de donner les cours. Si ce n'est pas possible, nous vivons avec la situation. »
Le vice-recteur estime que 90 % des cours n'ont pas été dispensés lundi et mardi.
De plus, les perturbations sur le campus ont éloigné la population trifluvienne du Centre de l'activité physique et sportive Léopold Gagnon. M. Arbour ne pouvait cependant pas chiffrer la baisse de clientèle de l'endroit.
« Il ne faudra pas être surpris de voir un achalandage moins important au CAPS à la fin du mois. Les gens ne cherchent pas à aller dans un milieu où il y a des perturbations. »
Directive ministérielle?
Du côté de l'AGE UQTR, son président, Hugo Mailhot-Couture, est persuadé que la décision de ne pas suspendre les cours vient de plus haut.
« C'est une directive du ministère de l'Éducation. C'est très clair qu'ils veulent bâillonner les étudiants. »
Mailhot-Couture se réjouit d'ailleurs du succès des opérations commandos, qui avaient comme tâche de déranger les classes pour que les séances de cours soient levées.
« À un certain point, il n'y avait que 5 % des cours donnés. On peut parler de mission réussie », souligne le président.
Plus de 500 étudiants à la manifestation de jeudi
Pendant qu'elle tente toujours d'obtenir une levée de cours, l'AGE UQTR poursuit, en parallèle, son travail dans l'organisation de la délégation qui prendra part à l'importante manifestation qui se déroulera jeudi dans la métropole.
« Nous avons réservé 10 autobus jusqu'à présent et nous devrons probablement en noliser encore plus. Nous avons pour l'instant une liste de 500 personnes qui désirent participer à la manifestation, sans compter ceux qui s'y rendront par leurs propres moyens », laisse savoir le président.
Les étudiants espèrent obtenir de l'UQTR une levée de cours pour le 22 mars. De son côté, Claude Arbour a laissé planer un doute quant à cette possibilité lors de son point de presse de mardi.
D'ici là, les étudiants poursuivent leurs moyens de pression sur le campus. Deux entrées du site sont toujours bloquées alors que les automobilistes se butent à des piquets grèves qui ralentissent la circulation dans les autres entrées.
De plus, les universitaires occupent toujours le pavillon Pierre-Boucher, où sont situés les bureaux administratifs de l'UQTR. Les étudiants comptent poursuivre leur bed in dans le même endroit comme ils l'ont fait dans la nuit de lundi à mardi.
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