Une invention pour créer de l'os

Par Nicolas Ducharme
La crise de la quarantaine peut pousser certains hommes à se remettre en question. Dans le cas du docteur Claude Laflamme, dentiste depuis 1989, elle l'a mené à retourner aux études et même devenir inventeur.
C'était en 2004. Passionné par son métier, Claude Laflamme sent toutefois le besoin de se perfectionner. Le dentiste, qui œuvrait dans le coin Prévost dans les Laurentides, tente d'obtenir sa maîtrise en sciences dentaires à l'Université Laval.
« Il y en a qui trompent leur femme, moi j'ai plutôt décidé de me spécialiser », lance-t-il à la blague.
Trois ans plus tard, il atteint son objectif, en plus d'effectuer un voyage en Finlande pour un congrès qui changera sa vie. Il reçoit un tel appui de ses collègues qu'il décide de se lancer dans un programme de spécialisation en parodontie, plus précisément les tissus de soutien de la dent.
Bref, bardé de diplômes, il décide d'ouvrir sa clinique à Trois-Rivières en juillet dernier, une ville qu'il connaît peu, mais qui lui plaît par son positionnement.
« C'est entre mes deux anciens amours, l'Université Laval et l'Université de Montréal. »
Un projet digne de la science-fiction
Les nouvelles d'études du docteur Laflamme ont fait germer chez lui une idée digne de l'émission de télévision L'homme de six millions de dollars. À l'aide d'une technologie totalement inexistante, il vise à faire pousser. de l'os, qui pourrait servir lors des greffes osseuses.
Comment est-ce possible ? Avec l'aide de cellules souches, c'est-à-dire une cellule pouvant se transformer en n'importe quelle autre cellule du corps, et de fils d'araignées, qui est un matériau plus solide que l'acier.
Le système n'a rien de simple. Une fois récolté de l'araignée, le fil est saupoudré de cellules et de minéraux qui lui permettent de croître à l'intérieur d'une boîte. Le fil devient alors la structure pour former l'os, une sorte d'échafaudage.
Au bout de 16 semaines, il serait possible d'obtenir un os qui pourrait être greffé à un patient sans courir le risque de rejet. S'il se concentre présentement pour créer de l'os pour la mâchoire, il voit déjà les possibilités pour tout os du corps humain.
Bien évidemment, cette idée reste au stade de prototype et le Dr Laflamme cherche présentement le financement, à hauteur d'un million de dollars, pour lancer une Chaire de recherche à l'Université Laval. C'est pourquoi il a lancé sa propre fondation.
Claude Laflamme se donne cinq ans pour lancer cette recherche. Il espère voir cette nouvelle technologie se développer dans son laboratoire de Trois-Rivières.
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