Nouvelles pièces de monnaie : Trois-Rivières perd au change

Par Guillaume Jacob
La mise en circulation de nouvelles pièces d'un et de deux dollars promet de donner des maux de tête à la Ville de Trois-Rivières, qui devra modifier l'ensemble de ses 900 parcomètres pour qu'ils puissent les reconnaître.
La Monnaie royale canadienne a annoncé en décembre dernier qu'elle changeait les matériaux utilisés pour fabriquer les pièces d'un et de deux dollars. Actuellement fabriquées à base de nickel, les pièces seront dorénavant faites à base d'acier. Le prix de ce matériau est moins volatile que celui du nickel, et l'acier est plus léger, donc moins cher à transporter. La Monnaie royale estime qu'elle économisera 16 millions $ par année grâce à ces modifications.
Du côté des villes, toutefois, c'est plutôt des coûts que ces changements vont apporter. D'ici à ce que les nouvelles pièces soient mises en circulation le 31 mars, la Ville de Trois-Rivières devra apporter des modifications à ses parcomètres. En effet, l'empreinte électromagnétique des nouvelles pièces ne sera plus la même, et les appareils à lecture digitale ne les reconnaîtront pas.
La Ville devra donc débourser 30 000 $ au bas mot pour reprogrammer ses 900 parcomètres installés en 2006.
Le problème, explique le porte-parole de la Ville, Yvan Toutant, c'est que les modifications aux parcomètres ne pourront pas être apportées avant que les nouvelles pièces entrent en circulation, le 31 mars prochain.
« Nos parcomètres sont fabriqués par une entreprise du Texas. Pour faire les modifications, elle a besoin de spécimens des nouvelles pièces. Mais la Monnaie royale canadienne demande une caution de 10 000 $ et tout un dispositif de sécurité pour leur en acheminer. Une somme que la compagnie refuse de payer. Nos parcomètres risquent donc de ne pas être prêts quand les nouvelles pièces vont commencer à circuler.»
La Ville est donc en discussion avec l'entreprise pour essayer de trouver des solutions. Trois-Rivières pourrait faire comme Magog, où les parcomètres n'accepteront que des 25 cents le temps que les modifications soient apportées.
« Et comme Trois-Rivières est loin d'être la seule ville au Canada qui est dotée de ce modèle de parcomètre, on se pose des questions, admet Yvan Toutant. Serons-nous sur une liste d'attente? Combien de temps ça va prendre? Autant de questions qui sont sans réponses pour le moment, mais on travaille à trouver des solutions. »
Du côté de l'Union des municipalités du Québec (UMQ), dont Trois-Rivières est membre, c'est la première fois qu'on entendait parler d'un tel problème. « Aucun de nos membres ne s'est manifesté par rapport à l'arrivée de ces nouvelles pièces, rapporte le porte-parole de l'UMQ, François Sormany. Alors pour l'instant on ne s'est pas penchés sur ce dossier. Si la Ville de Trois-Rivières ou d'autres municipalités nous demandent de faire des représentations, on analysera la question à ce moment-là. »
Pertes de revenus
Si la facture pour reprogrammer les parcomètres n'est pas exorbitante, la Ville pourrait toutefois se voir privée de revenus importants. La Ville prévoit récolter 830 000 $ grâce à ses parcomètres en 2012. Plus les modifications tarderont, plus la Ville devra assumer des pertes.
« La saison estivale s'en vient, note Yvan Toutant. C'est l'abondance dans le centre-ville à cette période, et on ne veut pas passer à côté de ça. » La bonne nouvelle, toutefois, c'est que la reprogrammation pourra se faire très rapidement, dès que l'entreprise pourra s'occuper de notre cas, ajoute M. Toutant.
La Monnaie royale canadienne n'a pas retourné nos appels.
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