Le cuivre, une matière prisée par les voleurs

Par Nicolas Ducharme
Vous avez l'impression que les vols de cuivres sont en hausse dans la région? Vous n'avez pas la berlue. Il s'agit en fait d'un phénomène provincial et la Mauricie n'y échappe pas.
À l'échelle de la province, les cas se multiplient. La Sûreté du Québec a ouvert 255 dossiers pour vol de cuivre en 2008. En 2010, ce nombre a plus que doublé pour atteindre 516.
Les conséquences de ces gestes peuvent être graves, voire fatales. Le 7 avril dernier, les pompiers ont découvert le corps d'un homme calciné dans un poste de distribution d'Hydro-Québec à Saint-Tite-des-Caps. L'homme se serait électrocuté en tentant de voler le métal en question.
La situation n'est pas différente en région, et les malfaiteurs n'ont pas froid aux yeux. Le 2 novembre dernier, un individu a été arrêté alors qu'il tentait de s'approprier les fils de cuivres des lampadaires situés sur le terre-plein de l'autoroute 55.
Et que dire de l'exemple du 6e rang à Saint-Étienne-des-Grès, où pas un, pas deux, mais bien trois vols ont été enregistrés en l'espace de quelques jours. La troisième fut la dernière pour les suspects, qui ont été appréhendés par les forces policières.
Pourquoi les vols de cuivre sont-ils si populaires? C'est que le métal se négocie à plus de trois dollars la livre sur les marchés. Une petite récolte peut donc rapporter beaucoup monétairement.
Recycleurs de métal
Les malfaiteurs se dirigent par la suite vers les divers recycleurs de métal de la région pour écouler leur marchandise. D'ailleurs, les forces de l'ordre aimeraient voir les propriétaires de ces commerces être plus vigilants. « Quand une occasion est trop belle, il ne faut pas se fermer les yeux. Il faut être à l'affût », souligne Eloïse Cossette, porte-parole de la Sûreté du Québec.
Chez L. Bélanger Métal, on a pris les grands moyens pour s'assurer de ne plus se retrouver avec du cuivre volé entre les mains. Chaque personne qui se présente au commerce avec une cargaison d'une valeur supérieure à 10$ doit remettre une copie de son permis de conduire. «Nous n'avons plus de problème depuis. Avant, lorsque la police pinçait un voleur, il fallait aller en cour pour dire que le métal nous avait bel et bien été livré par lui. On pouvait aussi passer pour des receleurs », explique Gilles Houde, acheteur.
Celui-ci est d'avis que si tous les recycleurs employaient une méthode de la sorte, les vols seraient bien moins fréquents.
Tout de même, il est impossible pour un recycleur de contrôler toute la marchandise entrante. « Nous sommes un commerce. Je ne peux pas leur demander s'ils l'ont volé. Je leur demande d'où vient le métal si je vois que c'est louche. »
M. Houde avoue avoir vu certaines livraisons des plus bizarres. « J'ai vu des jeunes avec une vieille voiture ouvrir le coffre et c'était rempli de cuivre neuf, lance-t-il. Il y a aussi un homme qui avait la plaque d'un transformateur imprimé sur la peau parce qu'il s'était probablement électrocuté en volant du cuivre dans les poteaux d'Hydro-Québec. »
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