La face cachée de Trois-Rivières

Par Guillaume Jacob
En dépit des apparences, Trois-Rivières n'échappe pas aux problèmes sociaux qui affligent les grandes villes.
Chaque jour, Jean-Félix Raymond Saint-Germain va à la rencontre des gens les plus vulnérables. Selon lui, toute proportion gardée, Trois-Rivières fait face à autant de défis sociaux que Montréal. « Ici, la pauvreté est moins visible, car les loyers sont abordables. La pauvreté, elle a un toit au minimum. Elle ne mange pas, elle n'est pas mieux suivie, ne reçoit pas plus d'aide psychologique, mais au moins c'est plus facile d'avoir un logement que dans la métropole », analyse-t-il.
Dans les rues, Jean-Félix Raymond Saint-Germain rencontre énormément de personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale non traités et même non diagnostiqués.
L'organisme Point de rue, qui a su obtenir la confiance des gens de la rue au fil du temps, est mandaté par la santé publique pour collecter les seringues souillées. Ce sont environ 35 000 seringues qui sont rapportées chaque année. « Ce n'est toutefois pas un bon indicateur du nombre de personnes qui consomme, précise M. Raymond Saint-Germain, car certaines personnes se piquent plus fréquemment que d'autres. »
La plus grande part des utilisateurs de drogues injectables prendraient des opiacés d'origine médicale, des médicaments sous prescription (Dilaudid, par exemple) qu'ils parviennent à sortir du système de santé.
Par ailleurs, la toxicomanie est loin d'être un phénomène qui se limite aux gens de la rue, affirme Philippe Malchelosse, directeur général de Point de rue. « Il y a des gens en veston-cravate qui viennent chercher des seringues ici. »
« Je viens en aide à de nombreuses personnes qui ont déjà eu des emplois, des maisons et des vies rangées », ajoute Jean-Félix Raymond Saint-Germain, qui souligne que personne n'est à l'abri des coups durs et qu'incidemment, la pauvreté est l'affaire de tous.
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