Deux scaphandriers ont eu chaud

Par Nicolas Ducharme
La fermeture forcée du chantier de construction de Trois-Rivières-sur-St-Laurent aurait pu avoir des conséquences désastreuses pour deux scaphandriers, lundi.
Les deux travailleurs étaient sous l'eau à réparer un quai lorsqu'une quinzaine d'hommes ont fait leur entrée sur le site pour demander l'arrêt des travaux.
Selon le directeur du chantier, Pierre-Yves Gélinas, les ouvriers ont alors accepté d'obtempérer. « Le mot d'ordre était d'arrêter tout. Les représentants syndicaux n'ont pas voulu attendre et ils se sont mis à appuyer sur les boutons de la génératrice ».
L'équipement avait la tâche d'approvisionner en électricité plusieurs équipements, dont le compresseur qui alimentait les deux scaphandriers en oxygène.
Fort heureusement, ceux-ci disposent de deux systèmes d'approvisionnement temporaire, soit leur propre bonbonne ainsi que la réserve restante dans le compresseur. Ils ont donc pu remonter à la surface et éviter un scénario catastrophique. Ils n'ont pas été blessés.
Des menaces
Frustré par la situation, le plongeur Éric St-Onge a interpellé les représentants syndicaux de la FTQ Construction. « Je leur ai expliqué que c'était dangereux ce qu'ils ont fait. Ils n'avaient pas le droit de couper ça sans autorisation. Ils ont mis mon personnel en danger. Je leur ai dit qu'il pourrait y avoir un accident et même de la mortalité s'ils continuaient à agir de la sorte. Je me suis fait répondre que moi aussi, il pourrait m'arriver un accident. »
Du côté de la FTQ Construction, on réfute toute responsabilité dans ce dossier. « La version que j'ai eu, c'est que c'est un travailleur du chantier qui, dans un moment de confusion quand les gens sont arrivés, aurait arrêté la génératrice », soutient Michel Dupont, conseiller régional.
Tout de même, M. Dupont tient à mentionner que de tels gestes n'ont pas leur place. « Si quelqu'un a arrêté de façon volontaire la génératrice, c'est inacceptable. »
Aucune plainte policière
Trois jours après les événements, la compagnie responsable du chantier, Maskimo Construction, a pris la décision de ne pas déposer de plaintes à la Sécurité publique de Trois-Rivières. Interrogé à savoir si la peur de représailles a joué un rôle dans cette décision, le directeur du chantier s'est empressé de répondre négativement. « Nous ne croyons pas que la personne qui a mis hors de fonction la génératrice connaissait réellement les répercussions de son geste. Je ne sais pas qui est la personne, et il n'y a pas de témoin, mais je suis certain qu'elle se sent très mal », fait savoir M. Gélinas.
Toutefois, les scaphandriers en question pourraient choisir de déposer une plainte à la Commission de la construction du Québec. « S'ils le font, je ne pourrai rien y faire », ajoute le directeur.