André Carle dresse un bilan négatif des deux dernières années

Par Guillaume Jacob
André Carle, l'autre candidat à la mairie aux dernières élections de 2009, ne mâche pas ses mots lorsque vient le temps de commenter les deux dernières années d'Yves Lévesque à la tête de la Ville de Trois-Rivières.
Défait en 2009 par cinq points de pourcentage lors du suffrage, André Carle estime que le maire Yves Lévesque n'a pas compris le message envoyé par la population lors de ce scrutin, qui avait révélé une opposition plus forte que prévu.
« Les résultats de la dernière élection étaient une remise à l'ordre, un avertissement sévère, qu'il n'a pas voulu comprendre », énonce André Carle. L'ex-candidat estime que l'attitude du maire Lévesque envers certains conseillers et citoyens est toujours aussi condamnable.
« D'une certaine manière, rien n'a changé. Les décisions politiques sont toujours prises par un petit noyau de personnes autour du maire, sans qu'il y ait de concertation avec le conseil municipal et de consultation citoyenne. »
Selon l'ex-candidat, le bilan de la première moitié du troisième mandat du maire n'a pas de quoi impressionner. « Quand on parle de la performance d'une municipalité, il n'y a pas que le maire qui est en cause, il y a aussi les conseillers municipaux et les employés. Ce sont tous des gens qui font du très bon travail. Les résultats ne sont donc pas l'affaire d'un seul homme. À ce titre, je crois que tout bon gestionnaire, en ayant en mains des services municipaux et un conseil municipal compétent comme on a, arriverait à d'aussi bons résultats, sinon des meilleurs. »
Développement tous azimuts
Là où la gouverne du maire Lévesque serait à revoir, c'est beaucoup au niveau du développement du territoire, qui pour le moment, donne le champ libre à l'étalement urbain, croit l'architecte André Carle. « On a de moins en moins de milieux laissés à l'état naturel à l'intérieur des limites de la Ville, alors il faut les protéger », plaide-t-il. Celui qui aspirait à la mairie prend pour exemple le projet de développement domiciliaire qui prendra la place du boisé des Estacades, dans le secteur Cap-de-la-Madeleine.
Lourde dette
Déjà un thème central de sa campagne en 2009, André Carle croit encore que le poids de la dette ne pèse pas assez lourd dans les préoccupations de son ex-rival. La dette de Trois-Rivières est de 90 millions plus élevée que celle de Saguenay et plus de 50 millions plus élevée que celle de Sherbrooke. « On nous dit qu'on créé un patrimoine qui a de la valeur, mais le patrimoine auquel on fait allusion (les développements fonciers), on ne peut pas le revendre. »
« Pendant que l'actualité est monopolisée par le projet de Trois-Rivières sur Saint-Laurent, on pense pas autres dossiers. » D'ailleurs, André Carle reste perplexe devant le projet d'amphithéâtre et les délais qui semblent s'accumuler. « C'est à se demander si on va le construire à temps pour 2013, pour faire un show électoral comme on en avait fait un avec les fêtes du 375e », ironise l'ex-candidat, non sans une pointe d'amertume. André Carle ne veut pas confirmer s'il sera de la course à la mairie dans deux ans. « Il est encore trop tôt. »