Lévesque, fidèle à lui-même

Par Guillaume Jacob
Les Trifluviens du futur parleront-ils de « dynastie Lévesque » pour évoquer la décennie qui a suivi la fusion municipale de 2002? Une chose est sûre, le maire a un style bien à lui, que ses détracteurs aiment détester, et que ses partisans saluent. L'Écho a rencontré le principal intéressé pour faire un retour sur les deux premières années de son troisième mandat à la tête de la Ville.
Sans surprise, la plus grande fierté du maire Yves Lévesque est d'avoir vu le projet d'amphithéâtre prendre forme sous les crayons de plusieurs architectes lors du concours d'architecture lancé à l'automne 2010.
« Il y a eu un engouement incroyable. Nous avons reçu des propositions d'architectes d'aussi loin que d'Australie. Comme me l'a déjà dit Daniel Lamarre (président et chef de la direction du Cirque du Soleil), c'est un équipement unique sur un site unique. De se faire dire ça par quelqu'un d'aussi important, ça démontre qu'on avait raison de mettre les efforts et l'énergie nécessaire pour avoir ce projet-là. »
Souvent taxé de mégalomanie, notamment dans le projet d'amphithéâtre, le maire Lévesque porte un regard qui lui est propre sur le rôle de premier magistrat. « J'ai toujours dit qu'un élu n'était pas là pour gérer les vidanges, le déneigement ou la réparation des rues. L'élu doit être capable d'amener l'organisation à un niveau supérieur. »
Yves Lévesque souligne que la Ville a amélioré ses performances, notamment au niveau de la sécurité au travail, en diminuant le taux de contribution imposé par la Commission de la santé et de la sécurité au travail et en faisant chuter le taux d'absentéisme chez les cols bleus à 6%. « Je suis fier que les entreprises privées viennent voir nos façons de faire. Habituellement, les organisations publiques ne sont pas vues de cette façon. On les considère plus lourdes, plus compliquées et plus chères. »
L'adoption du plan unique d'urbanisme est une autre réalisation dont le premier magistrat est soulagé d'avoir achevé. « C'était un dossier laborieux. Il y avait six plans différents, issus des six anciennes villes, ce qui alourdissait considérablement la tâche des employés de la Ville. »
Critiques
Yves Lévesque le reconnaît d'emblée, il n'a jamais été l'homme du consensus, récoltant maintes critiques au cours des deux dernières années, particulièrement sur les dossiers de l'amphithéâtre et de sa façon de gérer le conseil municipal. « Je n'ai rien changé dans ma façon de faire au cours des deux dernières années. À 54 ans, je ne changerai rien, les défauts que j'avais hier je les aurai demain, lance-t-il avec un sourire. L'opinion des gens sur tel ou tel dossier, c'est toujours une question de perception. Or, si je gère les perceptions, je ne gère pas les problèmes et les défis que la Ville doit relever. » Le maire a refusé de dire s'il se présentera de nouveau à la mairie en 2013.