On loue des corbillards à Montréal pour répondre à la demande

Par JEAN-FRANÇOIS HINSE
L'expression s'ennuyer à mourir ne colle définitivement pas à la peau des gestionnaires d'entreprises de services funéraires.
Les exigences des familles, la disponibilité limitée des salles et des églises, la gestion des ressources ainsi que la multiplication des services ont de quoi causer de sérieux maux de tête aux entrepreneurs.
«Ça nous prendrait sept samedi par semaine! En fait, toutes les familles souhaitent célébrer les funérailles ou exposer les défunts les samedis. On se retrouve très tassés et on ne peut pas toujours fournir. On doit même parfois refuser des clients car ils ne veulent pas célébrer en semaine», explique Sylvie Picard, propriétaire su Centre funéraire Sylvie Picard.
La demande peut être si grande dans une journée que des entrepreneurs doivent louer des corbillards à d'autres centres funéraires, allant même jusqu'à Montréal, afin de desservir la clientèle.
«On se dit que c'est un heureux problème dans ces jours-là car ça signifie que plusieurs clients nous font confiance. Toutefois, à part les samedis, nous n'avons pas beaucoup d'achalandage. Lorsque nos véhicules restent dans les garages et ne servent pas, il faut les payer quand même.»
Mme Picard aimerait qu'une plus grande sensibilisation soit faite afin de faire changer les habitudes de célébrations. Elle souhaiterait également conscientiser la population qui est aujourd'hui moins intéressée à investir dans les services funéraires.
«Il faut éduquer les gens sur les raisons des cérémonies. À moins d'un cas particulier, il ne faut pas essayer de sauver des étapes pour sauver de l'argent. De là l'importance de prendre son temps pour bien faire les choses et vivre son deuil.»